Le sacre de Pépin le Bref et le couronnement de Charlemagne


Dossier / Travail, 2005

22 Pages, Note: 14


Extrait


Table des matières:

Introduction

2. Sacre de Pépin le bref
2.1. Causalité qui mène au sacre
2.2. Sacre par les évêques francs en 751
2.3. Sacre par le pape Étienne II en 754
2.4. Importance du sacre de Pépin

3. Couronnement de Charlemagne
3.1. Causalité qui mène au couronnement
3.2. Couronnement de Charlemagne
3.3. Importance du couronnement de Charlemagne
3.4. Argumentation pour le couronnement

4. La comparaison du sacre de Pépin le bref avec le couronnement de Charlemagne

5. Conclusion

6. Bibliographie

Introduction

Dans ce mémoire il est question de l’élection de Pépin le Bref comme roi des francs en 751 par les évêques francs et le sacre suivant de la main de l’archevêque de Mayence, Boniface, le sacre affirmatif de Pépin le Bref et de ses deux fils Carloman et Charles en 754 à Saint Denis de la main du pape Étienne II et le couronnement de Charlemagne à Rome dans la Basilique Saint Pierre le 25 décembre 800.

Tout d’abord, il faut considérer chaque évènement comme unique sans rendre compte des autres évènements suivants. Il est nécessaire qu’on essaie de comprendre les situations dans lesquelles les personnages se trouvaient á cette époque-là sans être troublé par les connaissances qu’on a aujourd’hui des influences des différentes évènements sur la suite de l’histoire.

Après avoir élaboré l’histoire propre de chaque évènement avec toutes ses spécificités, il est possible qu’on compare les deux sacres de Pépin le Bref et le couronnement de Charlemagne.

Est-ce qu’on peut trouver des parallèles dans ces développements? Si oui, de quelle manière? Y a-t-il des conditions semblables pour les évènements différents? Quel est le rôle de l’aristocratie franque et de l’Eglise romaine pendant les sacres et le couronnement? Dans quel état se trouve l’empire en 751 (754) et en 800? Les deux personnages principaux, Pépin et Charles, ont-ils essayé d’influencer la situation pour ralentir ou bien pour accélérer le développement? Sur la base des réponses à ces questions il est possible d’élaborer une véritable comparaison des deux faits.

Il semble que le thème de la comparaison du sacre de Pépin le Bref et le couronnement de Charlemagne soit peu étudiée bien qu’on puisse facilement trouver des œuvres qui traitent les évènements séparés l’un de l’autre. A cause de cela, il était nécessaire que nous élaborions la comparaison nous-mêmes.

Notre mémoire trait d’abord de tout ce qui concerne les sacres de Pépin le Bref. Le développement qui menait aux sacres, ensuite les descriptions des sacres eux-mêmes et pour conclure le paragraphe de Pépin, nous avons regardé l’importance des sacres de Pépin.

Dans le deuxième paragraphe il est question du couronnement de Charlemagne. Comme nous l’avons déjà fait chez Pépin, nous considérons tout d’abord le développement qui menait en 800 au couronnement de Charlemagne avant qu’on décrive le couronnement lui-même, son importance et l’argumentation des contemporains pour justifier le couronnement.

Avant que nous concluions ce mémoire nous nommons les résultats de notre recherche concernant la comparaison des sacres de Pépin le Bref et le couronnement de Charlemagne.

2. Sacre de Pépin le bref

2.1. Causalité qui mène au sacre

En 687, après la victoire contre les Neustriens à Tertry, le Pippinide Pépin II de Herstal[1] unifie les palais d’Austrasie, de Neustrie et de la Burgondie et s’établit comme maire du Palais du royaume franc entier. Il transmit ce pouvoir à sa descendance. Avec le titre du maire du Palais[2] d’un côté et le titre du duc des Francs[3] de l’autre côté, la famille des Pippinides commence à assurer un pouvoir qui échappe aux rois mérovingiens.[4] La fonction du maire du Palais permet aux Pippinides d’avoir la “plénitude de l’exercice des droits de justice, […], ainsi que la haute main sur l’administration” (Mussot-Goulard, p.12). Grâce à ce pouvoir cumulé, la famille des Pippinides commence à dominer l’aristocratie franque.[5] Charles Martel[6], le fils de Pépin II de Herstal, peut encore agrandir le pouvoir de sa famille. Sa victoire contre les Arabes[7] lui permet d’affirmer la suprématie franque sur l’Aquitanie. Il soumet aussi la Septimanie et la Provence entre 736 et 739.[8] Charles est tellement puissant comme maire du Palais que le roi mérovingien, Thierry IV, est complètement contrôlé par lui.[9] Après la mort de Thierry IV, Charles se sent assez fort pour laisser le trône vacant. Aucun nouveau roi mérovingien n’est élu. Avec la mort de Charles Martel, commencent plusieurs soulèvements[10], pendant lesquels les frères Pépin et Carloman[11] soumettent leur demi-frère Grifon et plusieurs tribus germaniques[12], qui se révoltent contre les Pippinides. Pour ces soulèvements, on peut trouver deux explications. Premièrement, le trône vacant: le manque d’un roi mérovingien qui règne sur le royaume des francs et qui tire son autorité de sa descendance provoque parmi les aristocraties des peuples non-francs, comme les Bavarois, les Alamans ou les Aquitains le désir d’être équivalent à la famille des Pippinides. Et deuxièmement la faiblesse temporelle des Pippinides causée par leur conflit avec Grifon. Pour calmer la situation, Pépin et Carloman en 743 sortent d’un monastère[13] le prince mérovingien Childéric III pour le placer sur le trône démeuré vacant depuis 737. Cela montre l’impossibilité d’un changement de dynastie à cette époque. Mais, il s’agit d’un établissement purement formel, en réalité les deux frères pippinides gouvernent en nom du «roi fainéant»[14] mérovingien jusqu’au retrait de Carloman en 747[15]. A l’époque de Pépin III, la famille des Pippinides justifiait sa force morale par leurs origines: Childebrand, l’oncle de Pépin III qui a la charge de la chronique officieuse[16], élabore la fameuse histoire des Pippinides pour montrer que la destinée de la famille est de régner. Il s’appuie sur les glorieux ancêtres comme Arnoul de Metz ou Charles Martel, et jette le discrédit sur les derniers Mérovingiens appelés «rois fainéants».[17] Selon l’argumentation de la propagande pippinide il ne suffisait pas «qu’il soit d’une famille dont l’origine remonte très haut, il faut qu’il ait les qualités politiques et morales» (Riché, p.75). Et ces qualités politiques et morales les retrouve dans l’imagination des Pippinides. Pépin lui-même tire sa force économique de ses immenses domaines de Neustrie et surtout d’Austrasie et sa force politique de ses vassaux clercs comme Fulrad de St.Denis[18] et Chrodegand de Metz ainsi qu du soutient de l’aristocratie austrasienne. Parmi les Pippinides et surtout sous Pépin III, il y avait la forte volonté de n’avoir pas seulement le pouvoir réel dans le royaume franc, mais aussi la légitimité de régner.

«Il restait en effet à vaincre la résistance des légitimistes, surtout nombreux dans l’aristocratie neustrienne, et les probables réticences de l’allié romain, le pape Zacharie, […]» (Lebecq, p. 215).

Concernant la relation des Pippinides avec l’Eglise romaine, Pépin III favorise une liaison étroite de l’Eglise franque avec Rome comme le veulent aussi l’archevêque Boniface[19] et son frère Carloman, avec lesquels il conduit la réforme de l’église franque qui a déjà commencée sous Charles Martel.[20] Les buts de cette réforme sont le rétablissement de l’hiérarchie ecclésiastique, des conciles annuels, la codification de la vie morale des laïcs et des clercs, la lutte contre le paganisme et la restitution des biens enlevés à l’Église par Charles Martel.[21]

[...]


[1] Pépin II de Herstal, mort le 16 décembre 714 à Jupille, fils d’Ansegisel et de Béga, père de Charles Martel (Favier, J.: Dictionnaire de la France médiévale, p. 742).

[2] « Sous les Mérovingiens, chef des services domestiques, jouant le rôle d’un premier ministre, […]» (Fédou, René: Lexique historique du Moyen Age, p. 99).

[3] Titre « proposé par le roi mérovingien à un ensemble de comtés chargé de commandement militaire et de l’exercice de la justice » (Riché, Pierre: Dictionnaire des Francs, p. 136).

[4] Mussot-Goulard, René: Charlemagne, p. 12.

[5] Mussot-Goulard, René: Charlemagne, p. 17.

[6] Charles Martel, né vers 684, mort le 22 octobre 741, fils de Pépin II de Herstal et d’une épouse de second rang, Alpaïde. (Gauvard, C.; De Libera, A.; Zink, M.: Dictionnaire du Moyen Age, p. 266).

[7] La bataille avait lieu près de Poitiers le 25 octobre 732 (Gauvard, C.; De Libera, A.; Zink, M.: Dictionnaire du Moyen Age, p. 266).

[8] Gauvard, C.; De Libera, A.; Zink, M.: Dictionnaire du Moyen Age, p. 266.

[9] Becher, Michael: Karl der Große, p. 36.

[10] Marseille, Jacques: Nouvelle Histoire de la France, p. 194.

[11] Carloman, né en 715, mort en 754 dans un monastère à Vienne. Il était le fils ainé de Charles Martel et le frère de Pépin le Bref. En 747 il se sentit alors appelé à la vie réligieuse. Il partit à Rome ou le pape Zacharie lui confiait l’abbaye du Mont-Soracte. Puis, il cherait plus de solitude en s’installant au Mont-Cassin. (Dictionnaire du Moyen Age – histoire et société, p. 186).

[12] Taddey, Gerhard: Lexikon der deutschen Geschichte bis 1945, p. 982.

[13] Le monastère de Saint Bertin (Dictionnaire du Moyen Age – histoire et société, p. 186).

[14] Une expression pour décrire la situation des derniers rois mérovingiens pendant la deuxième moitié du 7e siècle, quand les maires du Palais d’origine carolingienne dirigeaient le royaume et régnaient au nom des rois mérovingiens. (Riché, Pierre: Dictionnaire des Francs, p. 290).

[15] Le Brun, Charles: Dictionnaire encyclopédique de l’histoire de France, p. 307.

[16] Le pseudo-Frédégaire (Lebecq: Les origines franques, p. 215).

[17] Biget, Jean-Louis; Bocheron, Patrick: La France médiévale, p. 31.

[18] Fulrad, né vers 700, mort en 784. Il est issu d’une famille de l’aristocratie austrasienne. En 750, Pépin III lui fait abbé de Saint-Denis et son propre Chapelain. (Gauvard, C.; De Libera, A.; Zink, M.: Dictionnaire du Moyen Age, p. 437).

[19] Saint Boniface, né comme Wilfrid en 675 près d’Exeter, mort le 5 juin 754, quand « il fût, […], massacré par des fanatiques, non loin de Dokkum, dans le Nord de la Hollande actuelle ». Il était un moine anglo-saxon qui obtenait en 718 du pape Grégoire II la charge d’évangéliser les paiens. Depuis 746 il était l’archevêque de Mayence. (Dictionnaire du Moyen Age, p. 135).

[20] Gauvard, Claude: La France au Moyen Âge – du 5e au 15e siècle, p. 80.

[21] Lebecq, Stéphane: Les origines franques, p. 211.

Fin de l'extrait de 22 pages

Résumé des informations

Titre
Le sacre de Pépin le Bref et le couronnement de Charlemagne
Cours
Travail Dirigé 1: Histoire Médiévale
Note
14
Auteurs
Année
2005
Pages
22
N° de catalogue
V81550
ISBN (ebook)
9783638880244
Taille d'un fichier
407 KB
Langue
français
Mots clés
Pépin, Bref, Charlemagne, Travail, Dirigé, Histoire, Médiévale
Citation du texte
Daniel Wimmer (Auteur)Romina Matthes (Auteur), 2005, Le sacre de Pépin le Bref et le couronnement de Charlemagne, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/81550

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