Albert Camus: une comparaison de L'etranger avec La peste


Exposé Écrit pour un Séminaire / Cours, 2000

28 Pages, Note: 1,0


Extrait


Table de content

1 La biographie d’Albert Camus

2 Le développement de l’indifférence à la révolte
2.1 L’idée de l’absurdité
2.2 Les pensées de la révolte

3 L’étranger
3.1 Le résumé de «L’étranger»
3.2 Le caractère de Meursault
3.3 L’illustration d’une philosophie
3.4 La perspective narrative

4 La peste
4.1 Le résumé de « La peste »
4.2 Les personnages principaux
4.3 Les significations du roman
4.4 Le narrateur et le point de vue

5 Camus : Ses attitudes différentes envers la vie

Bibliographie

1 La biographie d’Albert Camus

Né le 7 novembre 1913 à Mondovi, en Algérie, dans un milieu très pauvre, Albert Camus est le fils d’un ouvrier agricole qui est tué à 28 ans dans la bataille de la Marne (1914). Après la mort de son père, sa mère, qui est d’origine espagnole, déménage avec lui à Alger où ils s’installent dans le quartier populaire de Belcourt. A l’école e Belcourt, l’instituteur Louis Germain reconnaît les facultés intellectuelles de l’enfant et le fait travailler bénévolement après les heures de classe afin de le préparer au concours des bourses, qui lui ouvre les portes du lycée d’Alger en 1923. Le discours de Suède (1957), lors de la remise du prix Nobel de littérature, sera dédié à l’instituteur grâce à qui il put poursuivre des études. Le 4 janvier 1960, Camus meurt dans un accident de voiture.

Albert Camus

2 Le développement de l’indifférence à la révolte

2.1 L’idée de l’absurdité

Au début de l’œuvre d’Albert Camus est l’expérience de l’absurdité. L’absurde est le sentiment qui est donné à l’homme par sa confrontation avec un monde dans lequel son esprit ne trouve aucun sens satisfaisant et qui contredit ses aspirations. L’homme est jeté au beau milieu d’un monde qui est absolument incompréhensible pour lui et qui le nie.[1]

De plus, il est important de savoir «que l’absurde n’est pas dans l’homme (…), ni dans le monde, mais dans leur présence commune»[2].

Pour Camus, le mot «absurde» devient le mot clé pour comprendre le monde et l’existence de l’homme : «L’absurde naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde»[3]. C’est le divorce entre l’homme et sa vie : l’homme veut donner un sens à son existence, mais il est dépendant des hasards de la vie ; il aspire à la liberté, mais il est subordonné à la causalité de la nature ; enfin, il veut être heureux, mais la mort est un obstacle insurmontable qui met fin à la vie. Le monde ne donnant pas de réponses à ces questions, l’homme est désespéré : «L’amour envers la vie est en contraste avec le dilemme de désespérer de la vie»[4].

C’est la signification de «L’étranger» : sur les ruines d’un monde vide de sens, son héros, prêt à affronter l’épreuve de la mort, se dresse pour crier son amour de la vie.

2.2 Les pensées de la révolte

La révolte constitue une réponse à l’absurde. Elle donne à l’homme le moyen de se définir lui-même, de trouver son identité en prenant conscience de ce qu’il veut et de ce qu’il rejette. Dans l’expérience absurde, ce n’est pas le monde qui est absurde en lui-même, mais la relation qui existe entre l’homme et un univers indifférent. La révolte contre la tyrannie de l’absurde n’a pas l’illusion d’avoir la possibilité de transformer le monde. L’homme révolté connaît son impuissance à l’égard du hasard, de la mort, l’injustice de la peine, l’indifférence de la nature et l’hostilité primitive du monde humain. Mais cela n l’empêche pas d’agir. Il n’est pas un révolutionnaire s’adonnant à une violence destructrice. Il se révolte pour donner un sens à un monde sans amour et s’efforce d’être conséquent avec lui-même parce qu’il lui manque la vie en harmonie avec le monde. Un modèle pour l’homme révolté est le protagoniste de «La peste», le Dr. Rieux. Il lutte contre la peste bien qu’il sache qu’il n’a pas la force de gagner. Cet exemple montre que c’est le lien de la haine qui lie l’homme et le monde et qui le force à se prouver dans une rébellion sans espoir. Cette rébellion donne un sens à la vie.[5]

3 L’étranger

3.1 Le résumé de «L’étranger»

«L’étranger» se compose de deux parties. La première partie décrit 18 jours, la deuxième partie presque un an.

Les deux parties ont un caractère symbolique. La première partie montre le petit monde de Meursault : il décrit avec beaucoup de détails sa vie et ses pensées pendant les jours avant le meurtre. La deuxième partie représente le monde puissant de la justice envers Meursault et elle décrit aussi ses pensées et son attitude vis-à-vis de son sort.

Le contraste du monde de Meursault et de la justice est la raison principale pour la division du roman en deux parties.

3.1.1 Première partie

Meursault est un modeste employé de bureau à Alger. Le récit s’ouvre sur la mort de sa mère à l’asile. Il assiste, comme apathique et absent, au rituel de l’enterrement, sans manifester de l’affliction. Le lendemain, il retrouve Marie Cardona, une ancienne amie, avec qui il passe la journée et la nuit.

Les jours passent dans une expérience médiocre, un déroulement mécanique de gestes quotidiens et dans une indifférence à l’égard de toutes les possibles de la vie. La relation de complicité involontaire avec Raymond, un voisin de palier, trouble cet état : Masson, un ami de Raymond, invite Meursault et Marie à passer un dimanche à la plage dans son cabanon. Pendant une promenade, Meursault assiste à une rixe sanglante entre Raymond et des Arabes qui ont un compte à régler avec lui. Un peu plus tard, Meursault retourne seul sur la plage, où il rencontre un des Arabes qui n’est rien pour lui ; mais l’homme sort un couteau. Comme Meursault est aveuglé par la lame qui brille au soleil, il tire à plusieurs reprises sur l’Arabe avec le revolver qu’il ait confisqué à Raymond.

3.1.2 Deuxième partie

Meursault est sommé de répondre aux questions que lui posent les hommes de la justice. Il décrit la vie immobile et monotone de la prison. Meursault a été déféré à la justice sans avoir véritablement conscience d’être criminel ; même lorsqu’il tente d’être exact, personne ne le comprend. Pour tous les représentants de l’institution judiciaire, il est un objet de scandale. Comme il est étranger à leur univers, il ne s’accorde pas aux valeurs conventionnelles qui donnent un sens à leur vie ; en effet, le meurtre lui-même se sera guère évoqué au cours du procès, mais tous les comportements, même les plus naturels, de sa vie antérieure se retourneront contre lui par l’interprétation que va en donner la société.

3.2 Le caractère de Meursault

Meursault est le narrateur d’un récit écrit tout entier à la première personne. Il est le personnage principal entouré d’autres personnes qui représentent la société dans laquelle Meursault est un étranger. Deux événements jalonnent son récit : la mort de la mère, et le meurtre de l’Arabe. Condamné à mort sans qu’on sache de quel crime il est vraiment coupable : parce qu’il a tué ou parce qu’il n’a témoigné d’aucune affliction à la mort de sa mère ?

3.2.1 Sa sincérité

Surtout, le caractère de Meursault est formé par sa sincérité. Par exemple, son avocat lui demande s’il pourrait dire qu’il avait dominé ses sentiments naturels pendant l’enterrement de sa mère. Mais Meursault lui dit : «Non, parce que c’est faux.»[6]

Meursault ne se sent pas coupable mais responsable du meurtre et ainsi, il est prêt à payer pour le meurtre parce que «tout est permis ne signifie pas que rien n’est défendu.»[7]

Meursault accepte son destin et il supporte les conséquences du meurtre.

3.2.2 Son indifférence

Camus dit qu’il y a des moments dans lesquels on reconnaît l’absurde et se demande pourquoi on fait toujours le même[8]. Avant le récit de «L’étranger», Meursault avait eu cette expérience. La lassitude a fini sa «vie machinale», mais elle stimule en même temps sa conscience8. La nouvelle situation est la raison pour son indifférence qui détermine toutes les actions de Meursault.

3.2.3 Meursault et les valeurs de la société

Le monde consistant en la nature et la société est un ennemi pour Meursault qui semble étranger à un certain nombre d’usages formels, de devoirs et de tabous des hommes. Il refuse de se soumettre aux valeurs de la société. Plusieurs fois, son comportement suscite la gêne, lorsqu’il refuse, sans savoir pourquoi, de voir le corps de sa mère.[9]

L’épisode de la cigarette est significatif. Pour un jugement passionné de formalisme, fumer devant le corps d’une mère est inconvenant ; la cigarette est un plaisir incompatible avec la peine qu’on est censé éprouver (si on n’est pas tenu d’éprouver de la peine, il est du moins décent d’en donner le signe). Mais Meursault n’en tient pas compte : «J’ai eu alors envie de fumer. Mais j’ai hésité parce que je ne savais pas si je pouvais le faire devant maman. J’ai réfléchi, cela n’avait aucune importance»[10].

En outre, il ne manifeste pas d’affliction pendant l’enterrement de sa mère. La présentation de ses sentiments est fortement réduit. Des événements insignifiants dominent scandaleusement à cause de la description détaillée. La mort et l’enterrement ne sont pas l’événement central pour Meursault qui ne fait pas de différence entre important et insignifiant : Pour lui, tout a la même valeur.

En revanche, il n’est pas sourcilleux : le concierge de l’asile lui dit qu’il faut enterrer les morts très vite à cause du climat chaud[11]. C’est la femme de celui-ci qui le fait taire : «Tais-toi, ce ne sont pas des choses à raconter à monsieur»[12]. Mais Meursault trouve «ce qu’il racontait juste et intéressant»[13]. Cette désinvolture à l’égard de nos rituels est une clé du personnage : Meursault est quelqu’un qui ne triche pas, qui ne majore pas ses sentiments ; il ne feint pas une douleur qu’il ne semble pas éprouver : sa parole et ses actes sont l’exacte expression de ses sentiments. Il est en quelque sorte un innocent, parce qu’il est un étranger dans ce monde de convention où il est nécessaire d’en connaître les règles. Meursault ne rompt pas intentionnellement les règles mais parce qu’il ne les connaît pas. Ainsi, il demande au juge s’il est nécessaire de prendre un avocat[14]. Son avocat lui dit : «Il était visible qu’il n’avait jamais eu de rapports avec la justice»[15]. Mais surtout, Meursault ne parvient pas à se reconnaître dans ce personnage que la justice a fait de lui : un criminel.

Entre autres, on peut observer dans le monde du travail le fait que Meursault ne s’oriente pas aux valeurs principales. Meursault ne possède pas d’ambition : il ne trouve pas important de faire carrière[16] et ainsi il refuse la promotion que son chef lui offre.

[...]


[1] cf. Neis (1977), p.62-64

[2] Camus (1942), p.48

[3] Camus (1942), p.44

[4] cf. Neis (1977), p.63

[5] cf. Neis (1977), p.70

[6] Camus (1984), p.46

[7] Camus (1942), p.94

[8] cf. Camus (1942), p.27

[9] cf. Camus (1984), p.13

[10] cf. Camus (1984), p.11

[11] cf. Camus (1984), p.10

[12] cf. Camus (1984), p.10

[13] cf. Camus (1984), p.10

[14] cf. Camus (1984), p.45

[15] cf. Camus (1984), p.47

[16] cf. Camus (1984), p.32

Fin de l'extrait de 28 pages

Résumé des informations

Titre
Albert Camus: une comparaison de L'etranger avec La peste
Université
University of Liège  (Faculte de Philosophie et lettres)
Cours
Litterature francaise
Note
1,0
Auteur
Année
2000
Pages
28
N° de catalogue
V54008
ISBN (ebook)
9783638493031
ISBN (Livre)
9783656796329
Taille d'un fichier
526 KB
Langue
français
Mots clés
Albert, Camus, Litterature
Citation du texte
Alexander Knuppertz (Auteur), 2000, Albert Camus: une comparaison de L'etranger avec La peste, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/54008

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