Technologies de demain. Les effet économiques et sociaux de l'arrivée de la voiture autonome


Thèse de Master, 2018

58 Pages, Note: 18


Extrait


Sommaire

REMERCIEMENTS

INTRODUCTION

I. REVUE DE LITTERATURE – LA VOITURE ET SON EVOLUTION
1. LES IMPACTS DE LA VOITURE A L’ECHELLE GLOBALE
A. Impact sociétal
B. Impact économique – le fordisme
C. Les effets négatifs de la voiture : les accidents de la route
D. La voiture électrique
E. Réglementations et influence politique
2. LA VOITURE AUTONOME DANS LA SOCIETE
A. La voiture autonome : une machine complexe
B. Les forces motrices : aspects techniques et technologie derrière la voiture autonome
C.Les effets envisageables de l’arrivée des voitures autonomes

II. RECHERCHE – A L’AUBE DE LA VOITURE AUTONOME
1. POURQUOI CETTE RECHERCHE QUALITATIVE ?
2. METHODOLOGIE DE RECHERCHE
3. RESULTATS ET ANALYSE DE LA RECHERCHE QUALITATIVE
4. ETUDE DE CAS : DRIVE.AI
A. La technologie des véhicules : une technologie de pointe et deep learning
B. Les partenariats en place : déploiements mis en place par des partenaires publics et privés
C. La sécurité : sécurité routière centrée sur le bien-être des piétons
D.Les étapes vers un déploiement sans pilote

III.ANALYSE DE LA RECHERCHE ET RECOMMANDATIONS
1. ANALYSE ECONOMIQUE ET SOCIALE : LA CONNEXION ENTRE LES VOITURES AUTONOMES ET L’ECONOMIE MODERNE, ECONOMIE
COLLABORATIVE
2. TENDANCES
3. UNE ARRIVEE QUI PERTURBERA L’ECONOMIE ET LA SOCIETE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE
GLOSSAIRE

Remerciements

En préambule de ce mémoire, je souhaite adresser mes remerciements les plus profonds à mes parents, qui m’ont soutenu tout au long de mon cursus et de ma vie, tout simplement.

Ensuite, j’aimerai remercier mon maître de mémoire,Eric Garletti, de m’avoir guidé dans l’élaboration de la problématique et du plan de ce mémoire. J’aimerai aussi remercier mon autre maître de mémoire,Ludovic Pruche, qui m’a initialement beaucoup aidé à établir des lignes d’étude bien pointues et à élaborer un plan complet et solidement construit.

Merci aux personnes ayant pris le temps de répondre à mes questionnaires, notamment Saléha Mechenane, Mohammed Al Nimer et Oussama Makhlouk, et à ceux qui ont aidé à la diffusion de celui-ci. Je remercie toute personne ayant eu la gentillesse de m’aider d’une quelconque façon.

Une mention spéciale dédiée aux personnes rencontrées à l’INSEEC Bordeauxpour les échanges très sympathiques, constructifs et enrichissants, et à mon amie et collègue, Deborah Peter, qui a eu l’amabilité de m’introduire à ses anciens collègues chez Nissan.

Enfin, j’aimerai prolonger ma reconnaissance envers les personnes ayant accepté de partager leurs connaissances et la diffusion de ces dernières. Notre culture s’est considérablement élargie grâce à ces personnes partageant généreusement leur savoir.

Introduction

Le sujet de ce mémoire est relatif à une technologie nouvelle et émergente qui a déjà fait parler d’elle: la voiture autonome.

La définition de l’expression « voiture autonome » n’étant pas figée, elle est parfois utilisée pour parler d’autre types de véhicules, tels que les véhicules connectés.

Les voitures connectées et les voitures autonomes sont deux technologies distinctes. Les termes sont souvent permutables, pourtant ils ne sont pas interchangeables. Ceci crée de fausses idées au sujet de l'un et de l'autre. Malheureusement, cette confusion est assez communément faite, même dans des médias spécialisés.

Quelle est donc la différence entre ces deux technologies ? Laquelle des deux peut potentiellement vous aider à rentrer plus vite chez vous, d’éviter les embouteillages et laquelle est plutôt conçue pour réduire les accidents et améliorer la circulation ?

Les véhicules connectés

Simplement définies, les technologies dans les véhicules connectés permettent aux véhicules en question de communiquer entre eux et avec le monde qui les entoure. Cependant, les voitures sont déjà plus connectées qu’on le pense. Les systèmes de navigation dans les véhicules déjà existants incluent des fonctionnalités telles que les systèmes de GPS qui feront partie des voitures connectées. Nos GPS sont ainsi capables de recevoir et traiter des informations sur l'encombrement de la route à travers les signaux cellulaires (4G LTE et 3G). Le traitement de ces données résulte en la suggestion de nouveaux itinéraires, par exemple, ou d’être au courant des informations relatives à la circulation.

Le concept des véhicules connectés consiste à fournir des informations utiles à un conducteur ou à un véhicule pour aider ledit chauffeur à prendre des décisions plus sûres et plus précises. L'utilisation d'un "véhicule connecté" n'implique pas que le véhicule fasse des choix pour le conducteur. Au contraire, il fournit des informations complémentaires au conducteur, y compris des situations potentiellement dangereuses à éviter.

Le Ministère des Transports américain (USDOT) avait déjà commencé à travailler sur un programme de véhicules connectés en 99. Ce programme autorisait les véhicules à communiquer entre eux dans un spectre de radio spécifiquement attribué par la Commission Fédérale de Communications. Ainsi, depuis 2016, l'Administration Nationale de la Sécurité du Transport Routier américain a proposé une loi exigeant l'inclusion d’équipements aux nouveaux véhicules, leur permettant ainsi de communiquer avec leur environnement, une démarche dont l’optique était de faciliter l’inclusion des voitures connectées sur le marché. Cette technologie, à son pique, pourrait potentiellement réduire les accidents de 80%, sauvant ainsi des dizaines de milliers de vies chaque année.

Sans compromettre les informations personnelles, cette technologie permettra également aux autorités de transport d'accéder aux données relatives à la vitesse, à l'emplacement et à la trajectoire, ce qui permettra de mieux gérer les flux de trafic en temps réel.

Ainsi, en plus d'envoyer des informations au conducteur, les voitures connectées enverront des informations aux autorités routières. Elles permettront donc d’améliorer les conditions routières en temps réel et de générer des données. Ces dernières aideront les autorités à mieux planifier et d’allouer les ressources de façon plus efficace.

En déployant des équipements routiers qui sachent lire, traiter et envoyer des informations à ces véhicules, les autorités du transport peuvent bénéficier et participer pleinement au déploiement des véhicules connectés.

Les véhicules autonomes

Les véhicules autonomes, à leur tour, sont différents des véhicules connectés. Tout d’abord, il est important de noter que certains véhicules déjà présents sur le marché sont vendus avec des fonctionnalités autonomes. Ainsi, les fonctions d'auto-stationnement ou le freinage automatique d’urgence sont des exemples parfaits. Le freinage automatique, quant à lui, était déjà disponible au grand public sur la Toyota « Celsior » (seulement vendue sur le marché nippon) en 1997. Le système n’était que partiellement automatique. Trois ans plus tard, Toyota avait réussi à l’améliorer, donnant naissance au premier système de freinage entièrement automatique.

Cependant, malgré la présence de telles fonctions dans certains véhicules, nous ne sommes toujours pas arrivés à l’aire des voitures entièrement autonomes (Niveau 5). Effectivement, un véhicule entièrement autonome ne nécessitera plus les manœuvres d’un être humain. Les voitures autonomes seront pilotées par un ordinateur.

Les constructeurs d’automobiles adopteront différents niveaux d'autonomie au début, mais finiront par s’aligner lorsque les véhicules entièrement autonomes deviennent totalement acceptés par le grand public.

Dans ce mémoire, nous parlerons de plusieurs effets engendrés par la voiture autonome. Nous évoquerons les effets économiques, notamment l’économie collaborative, de son arrivée, la planification durable du trafic urbain, mais aussi des effets sociétaux déjà remis en question par certains.

De par sa définition, un mémoire permet d'exposer son opinion concernant un sujet donné, en l’occurrence le futur de la voiture autonome, « tout en s'appuyant logiquement sur une série de faits pour en arriver à une recommandation ou une conclusion ». Nous allons donc commencer par les bases, en définissant d’abord ce que représente la voiture pour les Hommes, et ce depuis son invention.

Nous verrons par la suite comment cette dernière a pris plus de place dans la société, comment elle nous a permis de se développer. Nous étudierons comment elle a incité les hommes au déplacement et sa contribution aux changements sociétaux. Nous analyserons des données empiriques mais aussi de la data issue de recherches et d’entretiens, nous permettant ainsi de répondre à comment les Hommes perçoivent l’évolution de l’industrie automobile et le futur proche de cette dernière.

I.Revue de littérature – la voiture et son évolution

1. Les impacts de la voiture à l’échelle globale

A.Impact sociétal

“There's a lot of stress, but once you get in your car, all that goes out the window.” - Dan Brown

Peu d'inventions ont autant impacté le monde que l’arrivée de la voiture. L’invention du véhicule motorisé a non seulement changé la façon dont les gens vivaient, mais elle aussi influencé le monde des affaires, les flux migratoire et l'économie dans son intégralité.

Ainsi, l’exemple le plus parlant et le plus concret est celui d’Henry Ford. Pionnier de la production de masse et du travail en chaine, Henry Ford est le premier homme à réussir à mettre en place un tel système, ceci lui permettant de donner naissance à la Ford « modèle T » (T- model). De son ingéniosité a découlé le modèle économique américain.

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Figure 1 : Socialement parlant, l’arrivée de la voiture

L’arrivée de la voiture a offert un moyen plus rapide et plus sûr de se déplacer pour les Hommes. C’était donc une amélioration considérable pour les personnes ordinaires de l’époque. La voiture a facilité le voyage et donc la mobilité professionnelle. Ainsi, ce nouveau mode de transport permettait non seulement d’aller plus vite d’un point A à un point B, mais il offrait plus de place en son sein, ce qui s’est éventuellement traduit par une augmentation dans les voyages d’affaires et d’agrément.

Les lieux géographiques ont pareillement été influencés par l'automobile. Historiquement, très peu de gens osaient s’aventurer loin de leurs lieux de naissance, notamment au début du vingtième siècle. Ce n’était pas seulement culturel mais plutôt une question de logistique. Avant que les voitures ne soient inventées, faire de longs trajets était périlleux et nécessitait des heures de voyage sur des routes accidentées et peu sûres. L’arrivée de la voiture a résolu ce problème. Elle a donc permis la multiplication et l’extension des zones suburbaines.

La tendance de s'éloigner de son cocon a continué d’évoluer, notamment suite à des programmes comme celui du président Roosevelt. Ce dernier a mis en place un programme appelé le « New Deal program », dans lequel il a encouragé la construction et l’extension de milliers de kilomètres de route au sein des États-Unis. Cette initiative a relancé l’économie américaine et a permis, partiellement, de sortir de la Dépression.

B. Impact économique – le fordisme

“Any customer can have a car painted any color that he wants so long as it is black.” -Henry Ford

Le Model-T a tout déclenché : une révolution au niveau de la production

Malgré le fait que Henry Ford est connu comme le parrain de l'industrie automobile américaine, c’est bien l’allemand Karl Benz qui a inventé le premier véhicule en 1879. Ceci dit, Henry Ford restera celui qui a révolutionné la façon dont sont fabriquées les voitures, et un pilier de l’économie américaine.

La chaîne de montage a rendu les voitures abordables

Ford a perfectionné la production dans les chaînes d'assemblage (cf. Annexe 1) en divisant le travail en étapes. Outre, il a introduit le concept des « pièces normalisées et interchangeables ». Etant un perfectionniste, Ford a encore poussé la pensée et a décidé de former ses employés. Son idée était de perfectionner leurs savoir-faire en seulement une à deux « étapes de fabrication » afin que chaque personne puisse travailler aussi rapidement et efficacement que possible.

Ambitieux, Henry Ford a continué d’améliorer son système de production au fur et à mesure. En décembre 1913, le monde a connu la naissance de la toute première chaîne d'assemblage mobile pour la fabrication à grande échelle. Ce modèle de production a été adopté dans d’innombrables industries, permettant une production de masse qui a permis aux grandes industries de réduire leurs coûts.

Sans le T-model Ford, l’industrie mondiale aurait été totalement différente de celle d’aujourd’hui.

Est-ce un euphémisme de dire que l'automobile a changé l'économie mondiale ?

En 2017, plus de deux millions de personnes étaient employées par l’industrie automobile aux Etats Unis seulement, selon Statista1. La même année, 86 millions2 de voitures et de véhicules utilitaires ont été vendus dans le monde, un chiffre faramineux et une légère augmentation de 2.4% par rapport à l’année précédente, selon l’OICA3.

La construction de ces 86 millions de véhicules a nécessité le déploiement d’un grand nombre d’employés à travers le monde (cf. Annexe 2). Environ 9 millions de personnes ont été directement impliquées dans la construction automobile en 2017. Cela représente plus de 5% des emplois au niveau mondial.

Outre, l’OICA estime que chaque emploi directement lié à l’industrie automobile soutient au moins 5 autres emplois indirects dans la communauté. Ceci représente donc plus de 50 millions d'emplois grâce à l'industrie automobile.

Ainsi, à titre d’exemple, les constructeurs automobiles génèrent une forte production dans diverses industries, à savoir l’industrie de l'acier, du fer, de l'aluminium, du verre, du plastique, du textile, des puces informatiques, de caoutchouc et bien plus encore.

L'industrie automobile est non seulement devenue l'une des industries les plus importantes au monde, mais elle a également été le moteur de la croissance de l'industrie pétrolière et de gaz.

C. Les effets négatifs de la voiture : les accidents de la route

L’arrivée de la voiture n’a pas apporté que de bonnes choses. Malgré l’apport d’une liberté inégalable, de la mobilité permettant à nos économies de se développer et aux familles de voir leurs revenus moyens augmenter significativement, la voiture a causé un problème important : les accidents de la route.

Les accidents de la route sont un phénomène important et une grande cause des décès dans le monde. Ils demeurent un véritable fléau.

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Figure 2 : Les morts sur la route depuis 1972 en France, chiffres en baisse.

Ainsi, 1,3 millions de personnes perdent la vie dans les accidents de la route chaque année. Les accidents de la route font entre 20 et 50 millions sont des blessés, selon l’OMS4 (cf. Annexe 3). Plus de 90 % des décès surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

En 2017, les résultats d'accidentologie routière montrent que plus de 3600 personnes ont perdu la vie sur les routes de France, selon l’ONISR5.

Malheureusement, les jeunes conducteurs et les adolescents sont parmi les plus susceptibles d'être impliqués dans des accidents mortels ou qui peuvent entraîner des blessures. Pour les familles en question, les accidents de voiture causent d’énormes souffrances et, dans certains cas, provoquent un appauvrissement. Effectivement, dans le long terme, les familles des victimes se trouvent confrontées aux conséquences de l’accident et se doivent de faire face à des coûts médicaux

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supplémentaires. Les frais funéraires et de réadaptation rentrent aussi en jeu, ce qui peut très rapidement alourdir considérablement la note.

Dans certains cas malheureux, la personne laissant sa vie est celle qui assurait la subsistance de sa famille, sa disparition engendre donc des effets affligeants sur le reste des personnes à sa charge.

Les accidents de la circulation peuvent aussi peser lourdement sur les systèmes de santé nationaux, notamment lorsque les victimes ou leurs familles ne disposent pas de ressources suffisantes.

D. La voiture électrique

a. Histoire du véhicule électrique

Les constructeurs automobiles traditionnels tels que General Motors, Volkswagen ou Toyota investissent lourdement dans la recherche et développement des véhicules électriques. Ainsi, ils essaient de rattraper leur retard dans ce domaine-là, notamment par rapport à Tesla.

Cependant, pourquoi pense-t-on encore que les voitures électriques soient une nouvelle technologie ?

En fait, les voitures électriques ont une histoire déjà bien riche, surtout aux Etats-Unis.

Aperçu de l'évolution des voitures électriques

La voiture électrique fut introduite au marché américain dès la fin du 19e siècle.

En 1899 et 1900, il y a eu plus de véhicules électriques vendues sur le marché que de voitures classiques (cf. Annexe 4). De plus, 28% des 4 192 voitures produites aux États-Unis en 1900 étaient électriques, selon le American Consensus (cf. Annexe 4). La valeur totale des voitures électriques vendues était supérieure à celle des voitures à essence et à vapeur combinées dans la même année.

Alors que les premières voitures électriques étaient essentiellement des voitures sans chevaux et alimentées par des batteries, elles avaient de nombreux avantages. Premièrement, elles ne dégageaient pas d’odeurs nocives, elles étaient silencieuses et elles avaient moins de vibrations que les voitures à essence ou à vapeur, donc plus confortables. Elles étaient également beaucoup plus faciles à conduire et à manœuvrer. Effectivement, les voitures à essence devaient être manœuvrées manuellement pour démarrer, et elles exigeaient que le conducteur change de vitesse en conduisant, ce qui était assez compliqué. Les voitures à vapeur ne nécessitaient pas de changement de vitesse manuel, mais elles étaient plus lentes à démarrer. De plus, elles avaient moins de portée que les voitures électriques.

Malgré tous les avantages présents dans les voitures électriques de l’époque, elles ont été assez rapidement remplacées par les voitures à moteur à combustion interne.

Alors que les fabricants de voitures électriques ont connu un certain succès dans les années 1920, la production a atteint son point maximal en 1912.

Mais alors, que s’est-il passé ?

La réponse est purement économique. La production en série de moteurs à combustion interne, alors introduite par Henry Ford, rendait les voitures à essence beaucoup moins chères que les voitures électriques. Par exemple, en 1912, un roadster électrique coûtait environ 1 750$ (environ 1500€), alors qu'une voiture à essence ne coûtait que 650$ (environ 555€).

Les voitures à essence qui ont suivi ont également apporté un certain nombre d'améliorations, y compris un démarreur électrique, ce qui les rendait beaucoup plus faciles à l’utilisation. Ainsi, et dès 1935, les voitures électriques commençaient à devenir de plus en plus rares. Ce n'est que dans les années 60 et 70 que l'intérêt pour ces dernières a commencé à renaitre. Ainsi, et tout comme c’est le cas aujourd'hui, les préoccupations liées à la pollution sont en partie responsables du regain d'intérêt pour les voitures électriques.

En effet, en 1970, le « Clean Air Act » a été mis en place. Cet acte exigeait que les États contrôlent la qualité de l'air et respectent certaines normes. L'embargo pétrolier de l'OPEP de 1973, qui a vu les prix du pétrole (et donc de l’essence) monter en flèche a également suscité de l'intérêt chez les constructeurs automobiles, qui étaient donc en quête de nouvelles idées pour aider leur industrie à conserver leur niveau de croissance.

Outre, en 1976, le Congrès a pris des mesures afin d’accompagner cette initiative. Des lois et des fonds ont été déployés pour booster la recherche et le développement des véhicules électriques et hybrides.

Deux entreprises ont ouvert la voie dans les années 1970. La première était Sebring-Vanguard, qui a produit plus de 2 000 "CitiCars", et l’autre était Elcar Corporation. Cette dernière, également connue sous le nom Zagato Zele, était une petite voiture électrique produite par la société italienne Zagato. Ce type de véhicules pouvait atteindre une vitesse de 65Km/h, avec une autonomie de 95Km à un prix de 4 000$ (environ 3400€).

Les voitures électriques n'étaient pas seulement un phénomène américain. Les constructeurs automobiles du monde entier ont commencé à investir davantage dans la technologie. BMW a lancé sa première voiture électrique aux Jeux Olympiques à Munich, en 1972. Ce modèle comportait douze batteries de démarrage et un moteur électrique de 42 chevaux. Elle pouvait atteindre une vitesse maximale de 100hm/h et avait une portée d’environ 60Km. Bien que les organisateurs des Jeux Olympiques aient utilisé la 1602 E lors des Jeux de Munich, le véhicule n'a jamais été mis en production.

Beaucoup plus de voitures électriques ont fait leurs débuts dans les années 1970, mais pas très peu ont réussi à se vendre.

Pour quelle raison ?

Les limites au niveau des gammes et de la puissance des voitures électriques, ainsi que l’aspect esthétique ont été un vrai frein à leur développement. Ce frein a empêché les voitures électriques d'être adoptées à une plus grande échelle, leur popularité a donc diminué dans les années 1980.

Mais ce n’était qu’une question de temps avant que les réglementations sur les émissions de CO2 reviennent sur la scène, le monde a donc vu l’intérêt pour les véhicules électriques renaitre, encore une fois. Ainsi, le Clean Air Act de 1990 et la loi de 1992 sur la politique énergétique ont encore une fois été des facteurs clés, stimulant ainsi l'investissement dans les véhicules électriques.

Par ailleurs, le California Air Resources Board avait décidé de mettre en place une nouvelle réglementation obligeant les constructeurs automobiles à fabriquer et à vendre au moins un véhicule à zéro émission (ZEV6) avant de pouvoir continuer de commercialiser leurs voitures dans l'état. Ainsi, et malgré le fait que l'Administration Trump tente d'affaiblir les normes fédérales en matière de Gaz à Effet de Serre (GES) et d'économie de carburant, neuf États du nord-est et de la côte ouest, y compris la Californie, ont récemment réaffirmé leur ferme engagement envers un secteur des transports propre en carbone. Ils ont également mis en place un nouveau Plan d'Action pour les véhicules à zéro-émission (ZEV), aussi dits « véhicules propres », pour 2018-2021. Ce Plan d’Action a pour but de soutenir la mise en œuvre des autres programmes ZEV (cf. Annexe 5) dans l’état californien. Il favorise l’adoption des véhicules propres, y compris les véhicules hybrides électriques, les véhicules hybrides électriques à branchement et les véhicule électrique à pile à combustible alimentée à l'hydrogène.

« Ces neuf états représentent un tiers du marché automobile américain et sont sur le point de voir des millions de voitures propres sur les routes américaines », a déclaré le gouverneur de la Californie, Edmund G. Brown Jr en Janvier 2018.

b. Les voitures électriques qui ont marqué le marché de l’automobile

L’exemple le plus célèbre ou le plus infâme de cette période a été le modèle EV1 de General Motors. Malgré une gamme impressionnante, cette voiture n’était pas rentable pour l'entreprise. Néanmoins, à partir de 1996, General Motors a produit 1 117 unités de son modèle électrique. Ce modèle avait une autre particularité, qui était sa marchandisation.

D’abord, il n'était disponible que pour les habitants de Californie, d'Arizona et de Géorgie. Ensuite, il ne pouvait pas être acheté, la seule possibilité de l’avoir était de la louer (en leasing). L’EV1 avait une portée d'environ 160Km sur une seule charge et pouvait passer de zéro à 100Km/h en seulement sept secondes.

Alors que les consommateurs ont répondu positivement à l'EV1, ce n'était pas une voiture rentable pour General Motors, la compagnie a donc décidé de rappeler tous les véhicules une fois que les baux de location avaient expiré. L'entreprise a ensuite détruit la plupart des véhicules, ne gardant que 40 modèles à donner aux musées et autres institutions.

Un autre exemple notoire fut l’arrivée de la Toyota Prius. Ce modèle a contribué à accroître l'intérêt pour les électriques et est vite devenue une voiture populaire. Cette dernière, produite au Japon en 1997, a rapidement envahi le marché mondial. Elle est devenue disponible dans le monde entier en 2000. Ainsi, étant un des premiers véhicules électriques produits en série, Toyota avait vendu environ 50 000 véhicules Prius (premier modèle) dans le monde.

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Figure 3 : Les ventes des voitures hybrides de chez Toyota dépassent les 10 millions d'unités vendues.

Par ailleurs, en Janvier 2027, Toyota a déclaré avoir vendu plus de 10 millions de véhicules hybrides, dont plus de 6 millions de Prius.

Le succès de la Toyota Prius a donné de nouvelles idées aux concurrents. Effectivement, en 2006, Tesla a mis en place un Plan d’Action visant à concevoir de nouveaux modèles de voitures, cette fois alimentés par batterie et avec une portée de 320Km sur une seule charge. Tesla a réussi à rehausser l’intérêt du grand public envers les véhicules électriques. Par conséquent, Tesla a lancé son Roadster cinq ans plus tard. Le Roadster est sans doute le premier véhicule électrique de haute gamme, mais avec une portée de plus de 380Km sur une seule charge, il coûtait plus de 100 000$ (environ 85000€) à sa sortie.

En 2010, Nissan a commencé à livrer sa « Leaf », son modèle 100% électrique, aux États-Unis. La « Leaf » de Nissan était la voiture électrique la plus populaire jusqu'à l'arrivée de la Model S de Tesla. Ainsi, en Décembre 2016, Nissan a vendu plus de 250 000 « Leaf » dans le monde entier.

[...]


1 Statistaest un site de statistiques, études de marché et un portail de business intelligence. Il donne accès à des données de marché et d'opinion des établissements de recherche, ainsi que les organisations d'affaires et de gouvernement des institutions en anglais, français, allemand et espagnol. Faisant partie des bases de données statistiques les plus fournies du monde, la plate-forme se compose de plus de 1 500 000 statistiques sur plus de 80 000 sujets de plus de 18 000 sources.

2 Etude parJATO Dynamics

3 OICA: International Organization of Motor Vehicle Manufacturers, soit l’Organisation

4 OMS: Organisation Mondiale de la Santé

5 ONISR: Observatoire National Interministé l de la Sécurité Routière

6 Zero Emission Vehicles 17

Fin de l'extrait de 58 pages

Résumé des informations

Titre
Technologies de demain. Les effet économiques et sociaux de l'arrivée de la voiture autonome
Université
Business School INSEEC Paris - Bordeaux
Note
18
Auteur
Année
2018
Pages
58
N° de catalogue
V499817
ISBN (ebook)
9783346077264
Langue
français
Mots clés
Voiture autonome, voitures du futur, technologies de demain, effets économiques de la voiture
Citation du texte
Teekay Merah (Auteur), 2018, Technologies de demain. Les effet économiques et sociaux de l'arrivée de la voiture autonome, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/499817

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