Les États postcoloniaux et la problématique de la démocratie en Afrique. Un bilan de 50 ans

Analyse critique de la démocratie africaine


Mémoire (de fin d'études), 2013

214 Pages


Extrait


Dédicace

A mon père, Le Professeur Ordinaire Kadony Nguway Kpalaingu. A ma mère, Mwadi Numbi.

Aux populations africaines qui rêvent d'une véritable démocratie.

INTRODUCTION GENERALE

Présentation du sujet.

A la fin des années 1950 le colonialisme a périclité victime de l’affirmation par la communauté internationale du droit des peuples à disposer d’eux- mêmes et de la coalition des forces politiques, syndicales et sociales des colonies africaines contre l’ordre colonial. C’était un tournant décisif dans l’histoire de l’Afrique qui marqua une ère nouvelle, celle de l’Afrique indépendante.

L’accession d’un grand nombre d’Etats africains à la souveraineté internationale au courant des années 1960 a suscité une vive euphorie de grands espoirs de liberté et de mieux-être économique au niveau des populations1. Ces années d’euphorie ont pu donner aux pays africains l’impression qu’en se défaisant de leurs liens de domination, ils ne pourraient que marcher, altiers, vers un avenir radieux. L’exaltation a fait place, à travers les expériences manquées, à une réelle angoisse devant l’avenir.

Déjà l’agronome Français René DUMONT s’est démarqué de l’engouement général dès 1962, pour avertir que « l’Afrique noire est mal partie ».2 Quelques années plus tard, toujours René DUMONT mais, cette fois avec Marie France Mottin vont affirmer que « l’Afrique est étranglée ».3 L’effet d’entrainement de nouveauté, le triomphalisme du discours politique dans les Etats naissant et la grandeur des rêves ont ôté à ces avertissements toute chance d’être prise au sérieux.

Il a fallu attendre la fin de la décennie ‘’60’’ pour que la floraison des coups d’Etat militaire presque partout en Afrique, la prolifération des dictatures prédatrices, la flambée de la pauvreté pour que les Africains commencent à se débarrasser de leurs illusions. Contre toute attente survit l’ouverture de la démocratie au début des années 1990, marquant un puissant mouvement de réforme des institutions politiques africaines. Elle a globalement consisté à l’érection sur les cendres des régimes militaires et de partis uniques. C’est donc, à ne pas douter, une mutation rationnelle d’accession au pouvoir qui faisait cruellement défaut au continent. L’opinion africaine était dorénavant fondée à penser que la venue de la démocratie signifiait la fin de l’ère des coups d’Etats, de la famine, d’absence de liberté et de fin de dictature. Il n’en a été fort malheureusement rien4.

Certes, depuis l’antiquité la plus reculée jusqu’à nos jours, l’histoire des peuples et des nations a connu un nombre à la fois multiple et varié de formes de gouvernement : autocratique, théocratique, aristocratique, tyrannique, et empire démocratique. Cette dernière forme est admise par toutes les nations civilisées comme le mode de gouvernement le plus humain et le plus acceptable.

La problématique, de nos jours au cœur des crises que connaissent les Etats postcoloniaux en Afrique, est celle de l’exercice du pouvoir et donc de la pratique de la démocratie. La démocratie est devenue sans contredire, une exigence et une valeur universelle, elle est donc un instrument de la liberté et du contrôle de la collectivité sur la croissance.

Léopold Sédar Senghor5 estime pour ce faire que « sans démocratie il n’y a pas de progrès, il n’y a pas de civilisation réelle [...], la démocratie est la condition première dans le développement harmonieux d’une nation ».

Etat de la question

Plusieurs chercheurs ont abordé la question de la démocratie en Afrique. Nous allons relever un certain nombre de travaux dont les thèmes ont presque des rapports directs avec le sujet que nous traitons afin de nous en démarquer.

- FARES, Z, dans « Afrique et démocratie. espoirs et illusions », s’interroge après le constat des douloureuses situations des colonisations, des indépendances et des dictatures africaines, si les africains assistaient maintenant à la décennie de la mise en place des démocraties en Afrique et, si les africains pouvaient-ils saluer ce processus qui leur promettait des lendemains radieux. Pour répondre a ce double questionnement, FARES, Z,6 estime que le recul des idéaux affichées, il y a à peine six mois après l’ouverture démocratique, le retour des militaires ou tout au moins, leurs interventions ponctuelles sous des formes de revendications salariales ou de condition de vie, le spectacle des nouvelles familles qui ont pris le pouvoir et ont “ fait’’ ce que leur prédécesseurs ont pris plusieurs années à faire, ne sont pas des signes qui encourageraient l’instauration de régime démocratique. L’auteur poursuit en soulignant que la démocratie en Afrique n’est pas nécessairement un progrès, dans les conditions où elle parait commencer à s’exercer. Cependant, l’auteur ne rejette pas la démocratie mais, exige une conformité avec les principes qu’elle suppose. Notre étude se démarque de celui de FARES dans le sens où nous faisons un bilan de 50 ans de la démocratie en Afrique en relevant les aspects positifs et négatifs de cette démocratie alors que FARES n’en fait qu’un bilan de 30 ans et reste pessimiste quant à l’avenir de la démocratie en Afrique.
- BEAUCHAMP, C.,7 Affirme que « l’Afrique est marquée par certaines lourdeurs sociologiques », au point de ne pouvoir trouver le salut économique que dans l’imitation du modèle occidental qui l’impose des programmes d’ajustement structurel comme préalable à toute aide au développement. Apres s’être interrogé sur l’avenir politique de l’Afrique, il pose le problème de la « démocratie et du développement ». L’auteur conclut en affirmant que la liaison évidente entre démocratie et développement est écartée par les milieux pour lesquels le changement en profondeur des conditions de vie des Africains n’est pas un défi et, le retour à la démocratie n’est recherché que comme un moyen de « contrôle de la classe dirigeante » et rien de plus. C’est pourquoi, l’auteur propose une « réinventions » de la démocratie au quotidien en renforçant la société civile et toutes ses tentatives d’organisations autonomes. C’est de cette manière que Beauchamp conçoit le développement par la démocratie. Son étude est une contribution à la notre. Mais, dans notre travail nous proposons un autre modèle de développement de l’Afrique par la démocratie.
- Jean-Claude williams8, analyse « la gouvernance et le pouvoir » en Afrique à travers

différents itinéraires politiques suivis par trois pays Madagascar, Somalie et Zaïre. Il démontre dans son ouvrage le contraste qui existe entre la « froideur » de l’appareil conceptuel de la gouvernance et la « chaleur » du déterminant politique dans les différentes situations des Etats précités. Et donc, la faible pertinence de la gouvernance face au processus de développement, surtout dans un contexte de lutte pour l’obtention ou la conservation du pouvoir. L’auteur propose alors que, la réussite de l’émergence ne dépende pas de la démocratie imposée mais, les acteurs africains devront être capables d’intégrer dans leurs pratiques les spécificités de leurs propres trajectoires qui sont bien différents de celles dont on leur impose. Pour notre part, nous dépassons ce niveau d’analyse et proposons un modèle de développement par la démocratie qui transcende la solution proposée par J.C.Williams.

- Cheikh Yérim Seck9 dresse un bilan économique, politique et social de l’Afrique, de 1960 à 2000. Il démontre pour ce faire qu’à l’échéance 2000, la santé, l’éducation, l’autosuffisance alimentaire et le mieux-être dans tous les domaines ont été promis aux Africains de tous les pays. Fort malheureusement, le constat amer révèle que l’an 2000 a déçu toutes les espérances. Tout comme l’indépendance a trahi ses promesses de réalisation de progrès économique. L’auteur met alors en exergue les causes du sous- développement des pays africains parmi les quels, il considère l’échec du défi de l’unité et la contradiction du pouvoir. Le travail de SECK est inspirateur ; toute fois, nous nous en démarquons en dressant un bilan qui va au-delà de 40 ans et, nous axons notre réflexion plus sur les problèmes de la démocratie en Afrique 50 ans après.
- KIKASSA, M.F.,10 examine dans son article la situation relative au développement de l’Afrique en se servant du rapport 2002 du PNUD. Il révèle que «le développement ne peut devenir une réalité que lorsque les gouvernements placent l’homme au centre du processus ». Il complète en affirmant que le rapport 2002 définit le développement humain comme « le développement des gens pour les gens et par les gens ». Et de cette définition, il explique donc la relation du développement et de la participation démocratique. Cette dernière est un instrument clé du développement. L’analyse enrichissante de KIKASSA a été d’une contribution importante dans la saisie de la situation du développement de l’Afrique. Cependant, notre travail cherche à actualiser les données pour en faire un bilan.
- KALUMBA MWAYUMA 11, soulève une double question dans son travail, à savoir : Quelles sont les causes qui ont concouru à la démocratisation des systèmes politiques Africains après la guerre froide ; et quels sont les problèmes que pose cette démocratisation. Il affirme que la démocratisation des systèmes politiques africains a connu des influences internes et externes ; la crise financière des années 80 ; le besoin éprouvé par le peuple de devenir plus libre. L’auteur souligne que la démocratisation du système politique africain a posé d’énormes problèmes notamment l’inadaptation des textes constitutionnels, la confusion de la démocratie et l’anarchie. Pour nous en démarqué, nous posons les problèmes de démocratie en Afrique pour en faire un bilan de 50 ans et, nous suggérons au finish un modèle de démocratie en Afrique.

NGOIE NGONGO12 dans son analyse cherche à découvrir les raisons profondes du déploie tous azimut des grandes puissances dans le processus électoral de 2011 au Cameroun et ; l’auteur veut en dégager les conséquences. Il constate que, l’implication des Etats Unis d’Amérique et de la France dans le processus électoral au Cameroun participe à la fois à la diffusion de la démocratie sur le plan économique et politique mais, contribue également à la consolidation des intérêts nationaux. L’auteur conclut en affirmant que cette implication prône la pérennisation des nouveaux Présidents réélus et, conduit à « l’incertitude démocratique ». Nous nous distinguons de son étude du fait que notre champ d’étude concerne l’Afrique en générale et, nous cherchons à ressortir les aspects positifs et négatifs de la démocratie en Afrique.

- Pour ILUNGA GUSEWUKA13, la mondialisation démocratique entendue comme une remise en question des autres systèmes politiques qui existaient, est la voie centrale du développement pour l’Afrique. Cette voie exige, dit-il, la « réorientation des politiques particulières » dans les Etats Africains. Il estime que cette « réorientation » s’est matérialisée en République Démocratique du Congo par le projet de la « conférence nationale souveraine » et ensuite par le « plan triennal » de l’AFDL ». Notre étude, par contre, veut découvrir les résultats de toutes ces tentatives de quête de la démocratie 50 ans âpres les indépendances en Afrique.

DJIBRIL DIOP14 estime dans son ouvrage que le temps du « bilan » et « d’introspection » par les Etats Africains est venu au moment de la célébration de 50 ans d’indépendances. Pour sa part, le premier constat qu’il observe, malgré les multiples richesses est que, « l’Afrique reste à la traine du développement ». A cet effet, DIOP, D. s’interroge sur « le comment faire » pour sortir l’Afrique de la situation du sous-développement endémique. A cette question, l’auteur propose la bonne gouvernance dans toutes ses facettes. Nous nous démarquons de l’étude de DIOP par notre problématique de départ qui est axé sur le bilan de la démocratie en Afrique 50 ans âpres. Notre travail cherche à relever les problèmes de la démocratie en Afrique et ensuite à proposer un schéma de solutions pour instaurer une véritable démocratie en Afrique postcoloniale.

Problématique et hypothèses

a. problématique

Il y a quelque chose de défiant à reprendre à notre compte les thèmes qui sont revenus sans interruption au cours des dernières années dans des conférences, des rapports des organisations internationales, des travaux des fin de cycles universitaires, des colloques et même des thèses de doctorats. Pour marquer une différence avec tous les travaux relatifs à notre thème de rechercher ; il importe de soulever une problématique qui nous sera particulière.

Michel BEAUD définit la problématique comme étant l’ensemble construit, autour d’une question principale des hypothèses de recherche et des lignes d’analyses qui permettront de traiter le sujet choisi »15.

NSABUA, T.J., entend par problématique, « une préoccupation scientifique qu’un chercheur soulève à propos de sa recherche »16.

L’histoire des colonies à travers le monde n’est pas à démontrer et, les colonies africaines en sont des bons exemples. Apres toutes ces occupations par les colons ces pays africains ont commencés à un moment donné à accéder à leurs indépendances, devenant aussi libres et souverains. A ce titre, l’ancien maitre quitte le territoire et laisse libre et souverains le peuple autre fois occupé, dominé, exploité17.

Cette Afrique nouvellement indépendante avec ses espoirs de liberté et démocratie, s’est retrouvée au commandement des chefs d’Etats « assoiffés du pouvoir » qui imposeront des dictatures prédatrices ayant pour déboucher la disparition de « l’Etat- institution » en faveur de « l’Etat-individu ».

L’incapacité de ces hommes revêtus des prérogatives de la puissance publique de dissocier leur rôle, émanant de la volonté de collectivité ; de leur mode de vie individuel est la cause fondamentale du désastre africain18. Le scandale de la faim, de l’ignorance, de la mortalité infantile, de la malnutrition, d’un niveau de vie qui ne cesse de se dégrader, du nombre de pauvres qui ne cesse d’augmenter ; C’est qu’il est convenu d’appeler les maux du sous-développement, seront les conséquences directs des dictatures prédatrices observées de 1960 jusqu’à la fin des années 1980 ».

1990 a marqué l’ouverture à la démocratie en Afrique ; une page nouvelle qui promettait la liberté, la bonne gouvernance et le développement de l’Afrique venait d’être inaugurée.

La démocratie entendue comme le « pouvoir pour le peuple et par le peuple »19 est restée jusqu’à nos jours un sujet des débats houleux qui laisse couler l’eau sur l’éponge.

Après tant d’étude sur la « démocratie » en Afrique, il est urgent d’ouvrir de nouveaux prismes d’interrogations qui pourront contribuer à la compréhension, à l’explication et à la solution des problèmes que soulève la démocratie en Afrique postcoloniale. Nous nous proposons pour ce faire de posés les questions suivantes : quels sont les problèmes de la démocratie en Afrique postcoloniale ? Quel bilan pour les 50 ans d’indépendance ? Et enfin, quelles en sont les perspectives ?

b. hypothèses

Une question posée mérite d’être répondue, cela nous ramène au sens même de l’hypothèse. Pierre François CONIDEC définit l’hypothèse comme étant « une réponse provisoire donnée à une question20 ». Cette définition est enrichie par Madeleine GRAWITZ qui considère l’hypothèse comme « une proposition des réponses à la question posée21 ».

Dès l’accession des Etats Africains à l’indépendance politique vers la fin des années 50, ils se sont engagés sur la voie de la démocratie avec comme expression le multipartisme. Cependant, les régimes démocratiques Africains n’ont pas tardé à basculer vers le monopartisme, la règne de parti unique sans exemple, avec comme corolaire le non renouvellement des élites, la suppression des libertés civiques, l’absence des élections et la quasi absence des presses privées. Ceux-ci ont entrainé nombre des pays africains dans des guerres civiles sans précédent ayant des conséquences innombrables et, par conséquent compromettant tout effort de développement du continent. Ce fut alors l’époque de l’ampleur de coup d’Etat militaire comme mode légitime d’accession au pouvoir.

Après plus de 30 ans de règne des partis uniques, d’absence des élections et de manque d’alternance politique, l’Afrique assiste enfin à l’avènement de la démocratie. Nul doute que l’écroulement des régimes autoritaires en Afrique depuis 1990 a suscité l’espoir dans de nombreux pays, autant qu’il a engagé ceux-ci dans une transition vers des régimes ouverts aux paramètres de la démocratie. Les pays africains se sont dotés d’un système démocratique où l’on observe le multipartisme, l’alternance au pouvoir par la voie des élections, la pression des libertés civiles ou encore la garantie des droits de l’homme.

Cependant, quoique l’Afrique s’est engagée dans la voie de la démocratie, celle-ci pose encore plusieurs problèmes notamment les problèmes de droits de l’homme on assiste dans nombre des pays africains à d’effroyables violations massives des droits de l’homme même les plus fondamentaux ; le problème de l’indépendance de la justice et du parlement en Afrique, la justice est instrumentalisé par les hommes au pouvoir, et le parlement n’est ni au service de l’Etat ni au service de la population. Ces deux instances sont au service de la classe dirigeante ; le problème de la politisation de l’armée en Afrique l’armée n’est pas une armée républicaine mais elle est au service des hommes au pouvoir pour satisfaire leur désir de longévité au pouvoir ; le problème des élections la plupart des élections organisées par les dirigeants africains finissent par se solder à des conflits prenant des allures inquiétantes à cause de manque de transparence, de sincérité des élections ; il se pose enfin le problème de la gouvernance politique à ce titre, les dirigeants africains en privilégient le clientélisme, népotisme, la corruption et le non-respect de droits de l’homme ont ruiné l’appareil administratif et politique et ont déclenché le processus de la mauvaise gouvernance qui a fini par placer l’Afrique dans une situation du sous-développement.

Cette situation a conduit un bon nombre d’auteur à conclure que la scène africaine est caractérisée par la récurrence de la violence et le déficit de la démocratie. D’autre part, certains auteurs sont convaincu que les africains n’ont pas la maitrise pour pratiquer la démocratie, la transparence et la bonne gouvernance.

Ainsi donc, le bilan de la démocratie en Afrique reste encore médiocre. Toutefois, selon que nous somme en Afrique de l’ouest, du nord, du centre ou de l’est nous pouvons apprécier relativement le succès ou l’échec de la démocratie en Afrique car certains Etats Africains à l’occurrence le Benin et le Sénégal ont connu des avancées considérables dans la démocratisation de la vie politique.

De cette manière, plusieurs pistes de solutions sont envisageables pour aider l’Afrique à relever le défi de la démocratie. Nous avons entre autres : l’éducation civique, la démocratie participative et enfin la piste de l’application des règles de réanimation démocratique ou les ABCD de la démocratie, la moralisation de l’élite politique, la conscientisation populaire, l’instruction, etc.

Choix et intérêt du sujet

a. choix du sujet

Dresser le bilan de la démocratie en Afrique cinquante ans âpres l’indépendance des Etats africains, est un exercice intellectuel réservé aux hommes des sciences et spécifiquement ceux qui appartiennent à la branche de sciences sociales.

C’est à cet exercice que nous nous livrons au regard des intérêts, multiples que présente ce thème.

b. Intérêt du sujet Intérêt scientifique

Scientifiquement en traitant un tel thème, nous approfondissons les connaissances acquises dans plusieurs enseignements, notamment les systèmes politiques contemporains ; Relations Internationales Africaines ; Nouveaux Etats en Relations Internationales ; Droit Internationale de Développement ; etc. De cette façon, notre étude trouve sa place en sciences sociales et particulièrement en relations internationales.

Plusieurs auteurs ont étudié la démocratie en Afrique postcoloniale. Cependant, nous avons relevé les limites de leurs travaux afin de trouver d’autres prismes explicatifs du bilan de la démocratie en Afrique , générant ainsi un intérêt académique irréfutable.

Intérêt académique

La coutume relative à la vie académique exige la rédaction et la défense d’un mémoire pour sanctionner la fin de deuxième cycle des études universitaires. Cette dissertation répond certainement à cette coutume, pour le couronnement de la fin de nos études de deuxièmes cycles en relations internationales.

Ce travail contribue à l’arsenal des travaux scientifiques et, ouvre une nouvelle brèche de recherche et critique pour les générations des chercheurs présents et à avenir.

Intérêt pratique

Ce travail s’érige en thermomètre et un médicament au service de tous les décideurs élites Africains désireux ses de connaitre l’Etat de lieux de la démocratie dans leur pays et en Afrique, mais également ceux qui aspirent à une démocratie développementaliste.

La prise en compte des remèdes que nous suggérons dans notre étude constitue un détonateur du développement pour tous ceux qui sont épris du souci de développement.

L'objet d'étude

L’objet d’étude d’une recherche scientifique est l’élément de base qui doit être analysé afin de conduire à une conclusion. Cet élément doit être en relation avec la problématique donnée. 19

Le thème retenu ainsi que la problématique posée dans le cadre de notre discours, constituent l’indication virtuel et palpable de l’objet d’étude de notre travail qui consiste à dresser le bilan de la démocratie en Afrique postcoloniale à l’ère des cinquantenaires. Il s’agit concrètement d’étudier les problèmes de la démocratie en Afrique 50 ans après l’accession à la souveraineté internationale et y dresser le bilan de 50 ans d’indépendance.

La délimitation du sujet

Prudent, modeste et mesuré, nous avons décidé de délimiter l’objet de notre recherche aussi bien dans le temps que dans l’espace par crainte de nous «verser », dans le superficielle, vu que « le champ d’investigation de notre étude est vaste »

Dans le temps.

Cette étude figure dans une chronologie qui prend en compte toute l’histoire de l’Afrique, dés l’accession aux indépendances politiques en 196o jusqu’en 2010. Nous observons deux grandes périodes qui correspondent en même temps aux deux grandes articulations de notre développement.

196o marque l’accession de la plupart des Etats Africains à la souveraineté internationale, et 1990 est justifiée par l’ouverture au processus démocratique en Afrique. 2010 marque le cinquantenaire d’indépendance de la plupart des Etats Africaines.

Dans l'espace

Le cadre « géographique » ou « spatial » qui fait l’objet de notre étude reste l’Afrique sur le plan général.

Toutefois, nous n’avons retenu que des Etats francophones principalement en raison de leur identité coloniale commune et surtout de l’influence partagée du legs de la présence Française ou belge dans leur destin politique. ce pourquoi, on retrouve dans les systèmes comparés aussi bien des pays d’Afrique de l’ouest, que ceux du centre, des pays réputés pour leur instabilité politique, des régimes longtemps pris en otages par les militaires que ceux tenus loin des bruits de bottes.

Hormis la RDC pour l’Afrique centrale, la cote d’ivoire pour l’Afrique de l’ouest et le Madagascar pour l’Afrique de l’est que nous avons sélectionnés ; Nous ne manquerons pas de faire allusion dans nos extraits aux autres Etats de l’Afrique francophone et anglophone, entre autre le Rwanda, l’Ouganda, le Zimbabwe, la Lybie.

La méthodologie de recherche

La notion de méthode est d’une ambiguïté souvent dénoncée. En ce qui concerne la méthode au sens élevée du terme, Piaget J. 1967 remarque qu’elle n’est pas une branche indépendante, car les problèmes d’épistémologie et de logique posent constamment des questions des méthodes22. De plus, il existe plusieurs conceptions : « le propre de la méthode, dit Kaplan A. 1964, est d’aider à comprendre au sens le plus large, non le résultat de la recherche, mais le processus de recherche lui-même »23

En sciences sociales, les différentes disciplines recourent presque toutes aux mêmes méthodes et techniques de recherche. Les relations internationales ne font pas exception. En effet, cette discipline renferme certes une base méthodologique commune avec les autres sciences sociales, mais se caractérise également par des méthodes propres au regard de sa spécificité24.

« Au nombre des méthodes communes », nous avons estimé mieux de porter notre choix sur une méthode à savoir : la méthode historique.

MULUMBATI N, précise que « la méthode historique s’efforce de reconstituer les évènements jusqu’au fait générateur ou au fait initial.

Cette méthode a permis de chercher la genèse de la démocratie « libérale » en Afrique poste colonial tout en permettant d’établir un lien entre la démocratie a l’ère de cinquantenaire et celle des années précédente. Ce qui a conduit d’avoir un vue global de la démocratie pour les 50 ans d’indépendance et d’en faire un bilan. Le choix de cette méthode est également justifié par le faite qu’elle permet de faire une comparaison entre les régions cinquantenaires d’Afrique afin de déceler celle qui ont connu un succès dans la pratique de la démocratie en suivant la trajectoire de chaque pays par région.

En outre, c’est encore cette méthode qui a aidée de rassembler autour de la démocratie une pluralité des faits tels que les dictatures, les coups d’Etat et les guerres civile, les élections afin dégager le fait qui a exercé le plus d’influence sur la démocratie en Afrique.

De cette façon, les questions liées à la démocratie en Afrique procèdent de détermination historique extérieure et intérieure à l’Afrique. Au-delà de cette détermination historiciste, la méthode historique pourra nous offrir la possibilité d’opérée les approches comparatives et fonctionnelle.

Grosso modo la méthode historique nous sera utile dans la saisie des questions que nous devons analyser. Nous estimons que pour mieux situer le débat, il n’est pas vain qu’on fasse recours aux faits historiques afin de trouver les liens de causalité qui existent entre les passé et le présent du vécu de l’Afrique à l’ère de la construction des Etats.

La subdivision du travail

Tout travail qui revêt un caractère scientifique, répond nécessairement à la rigueur de la science. Cette dernière veut que le travail scientifique « soit ouvert par une introduction », qui est une préfiguration du développement, et clôturé par une conclusion générale « ramassant de manière sélective » l’ensemble de la réflexion. Pour ce qui est de la présente étude, excepté l’introduction et la conclusion générale, ce travail s’étalera sur six chapitres.

Le premier chapitre sera consacré au cadre conceptuel et théorique. Il sera principalement question de développer des considérations sur l’Etat ; l’histoire de l’Afrique ; et enfin l’histoire de la démocratie en Afrique.

Le deuxième chapitre se penchera sur la notion de la démocratie. Quatre points seront étudiés à ce niveau, notamment la définition de la démocratie ; les formes de démocratie ; les principes de la démocratie ; et le dernier point qui clôturera ce chapitre sera consacré à l’étude des exigences de la démocratie.

Le troisième chapitre se penchera sur l’état de lieux des Etats post coloniaux africains. Il s’agira d’étudier les pays cinquantenaires ; le monopartisme africain ; les transitions politiques interminables ; et enfin les guerres civiles.

Le quatrième chapitre se basera sur la démocratisation des régimes politiques africains. Quatre éléments marquent les signes de la démocratisation des régimes politique africains, à savoir : la fin du parti unique ; la multiplicité des organes de presse ; la renaissance coopérative, et l’organisation des élections. Ces éléments vont correspondre aux sections qui feront l’objet de ce chapitre.

Le cinquième chapitre portera sur « la problématique de la démocratie en Afrique : bilan de 50 ans d’indépendance». Cinq problèmes de la démocratie en Afrique seront soulevés dans ce chapitre, notamment les problèmes des droits de l’homme ; les problèmes de l’indépendance de la justice et du parlement ; et les problèmes de la politisation de l’armée ; les problèmes de l’organisation des élections libres, transparentes et démocratiques et enfin les problèmes de la gouvernance politique.

Le sixième chapitre sera consacré au bilan et perspective de 50 ans d’indépendance des Etats africains. Il s’agira essentiellement en premier lieu d’établir le bilan pour l’Afrique de l’Ouest ; l’Afrique de l’Est ; et l’Afrique centrale. En seconde lieu il sera question d’étalé les perspectives pour l’Afrique post coloniale.

CHAPITRE I CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

Il n’est pas aisé de comprendre ce que sont les Etats postcoloniaux africains. Ce pourquoi il est indispensable de développer des considérations sur le concept « Etat » ; ces manœuvres intellectuelles permettront de remonter dans le temps afin de comprendre le contexte particulier de la naissance des Etats africains et dégager les caractères généraux de ces Etats. Cette démarche nous parait nécessaire quand on veut comprendre l’histoire de la démocratie en Afrique. Pour mieux développer ce qui précède, le présent chapitre s’articule autour de trois grandes sections traitant respectivement de : Etat ; Etats postcoloniaux africains ; et la dernière section s’attardera sur l’histoire de la démocratie en Afrique.

Section 1 : L'ETAT

Cette section sera consacrée à la définition de l’Etat, à la formation de l’Etat, aux formes, missions et aux caractéristiques de l’Etat.

§1 Approches définitionnelles de l'Etat

Le terme « Etat » est défini de manière différente par les auteurs selon qu’ils sont de la branche de la sociologie, de l’économie, de l’histoire, de la politique ou du droit. Des définitions contemporaines ont été proposées au fur et à mesure que ce mot prenait forme et se consolidait par la pratique.

Pour le Littré, l’Etat est une entité politique constitué d’un territoire national délimité par des frontières, d’une population et d’un pouvoir institutionnalisé25. Cette définition se rapproche de la définition des Marxistes. Ceux-ci définissent le mot Etat sur base des éléments constitutifs : population, territoire et pouvoir politique.

Cette façon de définir l’Etat est critiquée par CHANTEBOUT, pour cet auteur, « une telle définition de l’Etat à partir de ses éléments constitutifs n’est pas pleinement satisfaisante pour le politologue aussi pour le juriste. Car, si elle ne rend pas compte des conditions d’existence de l’Etat, elle n’explique pas sa véritable nature. Or, lorsqu’on étudie le droit constitutionnel, seule, celle-ci importe vraiment en ce que, seule, elle permet d’aborder le problème essentiel des rapports entre l’Etat, le droit et la société »26.

Chez les Marxistes, l’Etat est principalement l’organisation de la classe politique qui est au pouvoir, afin de dominer les autres. L’Etat est donc l’organisation politique des capitalistes, de la bourgeoisie ; en vue de l’exploitation du prolétariat. Cette définition est plus proche du sens étroit ou restreint de l’Etat. Dans ce sens, l’Etat s’identifie au gouvernement.

Parfois l’Etat est défini en faisant allusion à la nation. A cet effet, ESMEIN note que « l’Etat est la personnification juridique de la nation »27.

D’autres auteurs poursuivent en considérant l’Etat comme « une collectivité cloué d’une volonté qui ne peut être engagé que par elle-même et qui possède son organisation propre lui permettant de vivre d’une façon complète et indépendante »28.

KENGO, W. L., poursuit en affirmant que « l’Etat est une organisation politique dont la souveraineté s’exerce sur un territoire déterminé »29. L’Etat est donc l’autorité souveraine s’exerçant sur un peuple et un territoire déterminés30. Comme le renchéri Robert.

Smouts, M. C., pour sa part, estime que l’Etat se conçoit par l’interaction de trois composantes un gouvernement, un territoire et une population qui lui permettent de revendiquer la souveraineté, que Morgenthau définit précisément comme « ce pouvoir centralisé qui exerce son autorité sur un territoire31 » .

Pour Carre de Marlberg, « l’Etat est une communauté d’hommes fixée sur un territoire propre et possédant une organisation d’où résulte pour le groupe envisagé tous pouvoirs, qui a substitué sa volonté à leur volonté et qui les gouverne. C’est le Léviathan »32. Nous ne pouvons pas omettre de cité DURKHEIM qui définit l’Etat comme « un groupe de fonctionnaire sui genis... »33.

La célèbre définition que nous proposent les juristes, pour qui « l’Etat est en même temps un gouvernement, un territoire et une population » ; nous permet de dégager les éléments constitutifs d’un Etat à savoir : la population, le territoire et un gouvernement de pouvoir organisé.

Les éléments constitutifs de l'Etat

a. le territoire national34

Le territoire national constitue le support matériel nécessaire à l’existence de l’Etat. Il est constitué de l’étendue géographique sur laquelle s’exerce l’autorité souveraine et exclusive de l’Etat et constitue la zone dans laquelle s’applique le droit interne de l’Etat.

Le territoire national est composé de trois éléments indissociables : le territoire terrestre sol, lacs intérieurs, espace maritime pour un Etat côtier, c'est-à-dire contigüe à la mer et l’espace aérien.

b. la population

La population est la communauté humaine liée au territoire d’Etat soumise à son droit interne et à l’autorité de ses gouvernants. La composition et le statut des individus relèvent du droit interne et international relatif à la nationalité35. La population est composée de nationaux et étrangers36.

Les nationaux ou ressortissant de l’Etat sont rattachés à l’Etat par un lien juridique établi par la nationalité. L’individu national peut être non établi sur le territoire.

Les étrangers quant à eux sont considérés comme étant « des personnes qui appartiennent à une autre nation »37. En effet, nous pouvons aussi considérer comme étrangers toutes personnes n’ayant pas la nationalité du pays où il réside ou séjourne.

c. Le gouvernement

Le gouvernement est le troisième élément constitutif de l’Etat. Le gouvernement d’un Etat est le détenteur du pouvoir, exerçant une autorité effective et exclusive sur le territoire et la population. Il est la forme juridique du pouvoir politique, pouvoir public, l’organisation politique et administrative qui assurent la gestion de l’Etat38.

Le gouvernement constitue l’appareil politique et administratif de l’Etat ; Pour ce faire, il doit « assurer le contrôle effective d’un territoire et d’une population »39.

Les relations internationales transcendent ces trois éléments constitutifs de l’Etat. En effet, hormis le territoire, la population et le gouvernement ; deux autres éléments constitutifs de l’Etat sont joints aux trois premiers, à savoir : la souveraineté et la reconnaissance internationale.

d. La souveraineté statut juridique40

La souveraineté est le droit exclusif d’exercer tous les pouvoirs étatiques sur le territoire monopole de législation et réglementation, de juridiction et de contrainte. « C’est aussi le droit de choisir et d’élaborer librement une politique autonome en matière de relations internationales ».

e. La reconnaissance internationale de l’Etat

Le droit international a fait dépendre l’effectivité de l’Etat à l’autre principe de la reconnaissance internationale, lequel implique de la part des autres Etats un contrôle de légalité et de légitimité. L’acte de reconnaissance par les autres servirait de témoignage que la coexistence entre Etats- souverains est tout sauf une lutte ou une guerre mortelle de leadership41.

En d’autres termes, la reconnaissance internationale est un acte unilatéral par lequel un Etat existant dans la communauté internationale constate officiellement l’existence d’un nouvel Etat et l’accepte comme existant42.

Ceci conduit à chercher les origines de la création ou encore la formation de l’Etat.

§2 La formation de l'Etat

Poser la question de la formation de l’Etat, revient exactement à se demander comment est né l’Etat et comment sommes-nous arrivé à la considération actuelle.

L’intérêt de la recherche de l’origine de l’Etat se justifie si l’on sait que l’Etat est devenu l’unité de base, l’élément constitutif des relations internationales. Si on reste dans la droite ligne qui conduit du pacte Hobbesien à l’hypothèse monopolistique de Weber, l’Etat s’impose même comme élément unique, à l’exclusion de tout autre acteur.

Les auteurs ne s’accordent pas sur un contenu unique de l’origine de l’Etat. Certains auteurs pensent que l’Etat a une origine naturelle et/ou conventionnelle dont les tenants sont Thomas Hobbes, John Locke, etc.. Et d’autres assimilent la « formation » de l’Etat à un fait juridique les tenants de cette tendance sont, DUGUIT, Kelsen, Jelinek, etc. ; certains encore conçoivent que l’Etat serait le résultat d’une lutte des classes ce le cas de la conception Marxiste.

2.1. La thèse juridique de l'origine de l'Etat

La thèse juridique de l’origine de l’Etat défend que le droit est « postérieur à l’Etat ». Ce pourquoi, pour le juriste l’Etat est un fait insusceptible de « qualification juridique ». D’où, on ne peut chercher l’origine de l’Etat comme tel, parce que l’Etat est né en dehors du contexte du droit43.

Pour cette thèse, la constitution considérée comme un acte fondamental est le véritable créateur de l’Etat au point de vue juridique. Cette constitution qui peut-être soit écrite ou non-écrite.

Carre DE MALBERG écrit que « la naissance de l’Etat coïncide avec l’établissement de sa première constitution, avec l’apparition du statut qui, pour la première fois, a donné à la collectivité des organes assurant l’unité de sa volonté et faisant d’elle une personne étatique »44. La constitution pourra toujours faire varier les formes de gouvernement. Ces changements dans la manière d’organiser les organes n’ont pas un impact sur l’existence et la continuité de l’Etat. Les tenants de cette théorie ne doutent pas que l’Etat reste un fait par son origine et l’acceptent comme tel historiquement pour tenter ensuite de le transformer en construction juridique45.

La thèse juridique de l’origine de l’Etat donne à l’Etat une puissance qui est au-dessus même de la volonté des gouvernants. Cette conception est intéressante car elle n’envisage pas les individus comme c’est le cas chez les Marxiste qui dirigent mais, elle envisage plutôt les principes, la règle : « Dès lors qu’existe un statut donnant à la collectivité des organes qui unifient sa volonté, l’Etat est né ».

2.2. La thèse marxiste de l'origine de l'Etat

Pour les Marxistes, l’origine de l’Etat se situe dans sa structure économique. Ce sont les idées maitresse de la doctrine Marxiste qui oriente tout. Selon cette doctrine, les gouvernements Etats sont utilisés par la « bourgeoisie » pour maintenir sa domination sur le « prolétariat » et pour conserver l’ordre social existant46. Dans ce sens, l’Etat devient instrument d’oppression pour la classe dominante. Cette classe utilisera les moyens de la puissance étatique, notamment la police, pour maintenir, l’autre classe dans sa situation subordonnée.

L’histoire de toute société, écrivait Marx, jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire des luttes des classes. Hommes libres et esclaves, praticiens et plébéiens, baron et serf, maître de jurande et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours par la formulation révolutionnaire de la société toute entière, soit par la destruction de deux classes en lutte47.

Marx observe enfin que les contradictions au sein du système capitaliste-antagoniste entre la classe dominante et le prolétariat-aboutiront à la dictature du prolétariat grâce à un processus révolutionnaire de dépossessions des capitalistes. Ainsi, le socialisme, étape intermédiaire prépare la venue du communisme, une société sans Etat48.

Cette recherche de l’origine de l’Etat part de la définition que donne Marx : « L’Etat est donc essentiellement l’organisation de la classe politique qui est au pouvoir, afin de dominer les autres »49. L’Etat a comme origine, de ce point de vue, la lutte de classe entre bourgeois et prolétaires.

2.3. La thèse de l'origine contractuelle de l'Etat

Les tenants de cette tendance considèrent que la théorie de la formation contractuelle de l’Etat n’a pas pour objet direct de donner une explication de l’origine de l’Etat, mais de service de fondement logique à tout un système philosophique. « Il est question de se situer d’une certaine manière au niveau de la philosophie du droit ».

Thomas Hobbes, un théoricien du contrat social, auteur du « Léviathan », fait remarquer que l’élément générateur de l’Etat, c’est l’individu, non pas un individu abstrait mais parfaitement raisonnable. Il parle du pacte de sujétion50.

Il part de l’hypothèse de l’Etat de nature où tous les hommes sont libres et égaux, et du fait que ces qualités de liberté et égalité engendrent l’insécurité permanente. Il considère en outre que dans la société où vivaient les hommes, était caractérisée par l’anarchie qui est l’Etat de la guerre de chacun contre tous et de nous contre chacun ». Face à cette situation, les hommes ont conclu entre eux un « pacte » par lequel ils renoncent à leur liberté au profit d’un tiers qui a qualité de « souverain », qui les représente tous et, qui a substitué sa volonté à leur volonté. Celui-ci ayant pour mission d’assurer la sécurité du peuple et le gouverné. Il s’agit là du « Léviathan »51.

II demeure que, dans le pacte lui-même ce qui est plus important, c’est le transfert des droits de chacun à un seul. L’Etat se forme et il s’est formé en souverain absolu. Les individus ayant renoncé à leur droit ne peuvent que se soumettre une volonté : La volonté du monarque qui a tous les droits, même le droit de disposer52.

Rousseau, J-J., quant à lui, considère que d’une nécessité inhérente à la nature humaine, entre les individus à un moment donné, s’établit un accord volontaire de mettre en commun certains intérêts commun en renonçant de plein gré à leur indépendance. Cet accord général s’appel « le contrat social »53. Rousseau considère donc, dans son livre « Du contrat social » que l’apparition de la propriété privée est à la base des inégalités entre les hommes dans la société et engendre des conflits et des guerres entre les hommes. Ce dernier a amené les hommes à conclure un contrat au terme duquel ils ont renoncé à leurs droits en faveur d’une forme nouvelle d’organisation qui est « l’Etat »54.

Grosso modo, retenons que, selon les principes des grands penseurs du siècle de lumière Hobbes, Rousseau, Locke, Marx..., l’Etat résulte d’une sorte de contrat par lequel les citoyens l’instituent afin qu’il puisse préserver la pérennité du groupe en jouant un rôle « d’arbitre » et de « gendarme ». Cet Etat n’intervient pas dans la vie économique. Son rôle est limité au strict minimum : assurer la sécurité interne par la police.

Partant de ces considérations développées sur les origines de l’Etat, il convient maintenant de voir quel sont les formes de l’Etat qui ont existés et qui existent à nos jours car, l’Etat n’est pas seulement sujet à des différentes définitions et conceptions. Il présente aussi des formes variées.

§3 Les formes, missions et caractéristiques de l'Etat 3.1. Les forme de l'Etat

Il existe plusieurs formes de l’Etat. Ce pourquoi plusieurs auteurs ont procédés à des classifications aussi irréfutables soient-elles. Cependant nous retenons les formes ci-après : l’Etat unitaire, l’Etat fédéral, l’Etat confédéral, l’Etat personnel et l’Etat nation.

a. L’Etat unitaire

L’Etat unitaire est sans doute la première forme d’organisation territoriale apparue depuis les temps anciens. Il est défini par l’existence d’un seul centre de décision politique la capitale, où siège les pouvoirs publics nationaux55.

L’Etat unitaire est caractérisé par le fait qu’il n’y a qu’un titulaire du pouvoir étatique. Ce n’est donc pas l’absence de tout organe officiel agissant à l’échelon régional ou local qui fait qu’un Etat est unitaire. On peut avoir dans un Etat unitaire des organes officiels qui fonctionnent à l’échelon régional ou local. Mais étant donné qu’il n’y a qu’un titulaire du pouvoir étatique dans un Etat unitaire, les différents organes qui fonctionnent à l’échelon régional ou local sont créés par le pouvoir central et peuvent être modifiés ou supprimés par lui56. Toutefois, l’Etat unitaire dans son organisation connaît la décentralisation et la déconcentration.

b. L’Etat fédéral

Le fédéralisme est un système de gouvernement à deux degrés. La fédération est formée de plusieurs Etats ou provinces, régis entre eux par une loi interne et disposant d’une relative souveraineté. Ainsi, ils possèdent leur propre législation civile et pénale, leur propre organisation judiciaire, de même qu’ils administrent les questions d’éducation et de santé. En fait, c’est la constitution de l’Etat fédéral qui fixe les compétences dévolues à chaque Etat fédéré et les compétences communes57.

Autrement-dit, l’Etat fédéral est un groupement d’Etat qui consent à abandonner sur un mode égalitaire, une partie de leurs compétences au profit de la communauté ; toutefois, ces entités participent à l’élaboration de décisions communes58. A Côté de la chambre du peuple, il y a une chambre des représentants des Etats ; les Etats-Unis, l’Allemagne, la Suisse malgré son nom de confédération Suisse sont des Etats fédérés.

c. L’Etat confédéral

C’est une association d’Etats indépendants qui délèguent certaines de leurs compétences à un pouvoir central commun, dont les décisions doivent-être prises à l’unanimité par différence avec l’Etat fédéral. Telle était la Suisse à l’origine. La complexité structurelle d’un Etat moderne a fait évoluer dans la quasi-totalité des cas, la forme « confédérale » vers la forme fédérale59.

d. L’Etat personnel

Cette forme d’Etat est une exclusivité pour le continent africain. Elle n’a existé nulle part ailleurs au monde qu’en Afrique. Elle se définit comme étant un Etat qui est la propriété privée d’un individu.

Ce fut le cas du Congo Belge devenu aujourd’hui la République Démocratique du Congo qui fut la propriété privée du Roi de Belgique60.

e. L’Etat nation

Le concept « d’Etat-nation » est l’aboutissement d’une longue évolution. Il exprime une conception moderne de l’Etat théorisée au 19ieme siècle par le philosophe allemand Hegel. Il se répand alors en Europe comme la forme accomplie de l’organisation politique principe des nationalités.

Au 20lème siècle, la nation s’est imposée, de manière quasi universelle, comme le seul fondement légitime de l’Etat. En effet, la nation procède du peuple, lequel en démocratie est détenteur de la souveraineté et de la légitimité du pouvoir. Pour être reconnue, une nation doit justifier d’une histoire et d’une langue commune, mais surtout de la conscience de former la communauté spécifique61.

Aussi l’Etat-nation peut-il être défini comme un type d’Etat au sein duquel la population estime dans sa grande majorité former une communauté et reconnaît comme légitimes les institutions qui la gouvernent62.

Cette forme d’Etat pose des sérieux problèmes en Afrique. En effet, la conférence de Berlin et ses principaux acteurs ont dépiécé le continent africain sans tenir compte des familles, tribus, etc. qui peuplées ce continent. Des familles, des groupements ses sont vues séparer. D’où, la difficulté de constituer des véritables nations en Afrique.

TERRA Y, E., affirme à ce sujet que, ces Etats africains, prenant en charge les populations inscrites dans les territoires artificiels hérités du partage colonial, devaient amener celle-ci à accéder à la condition idéale de « communautés nationales ». Les résultats n’ont pas été à la mesure des espérances. Ces Etats ont été qualifiés d’Etats « néocoloniaux », « dépendants », « mous », « Etats simulacres », etc.63.

3.2. La mission de l'Etat

La mission première de l’Etat selon le réaliste est d’assurer la protection des citoyens et de leurs biens. Cette vision renvoie à l’idée de « l’Etat gendarme » qui exerce des missions traditionnelles : police, justice, défense.

L’Etat a aussi la mission d’assurer le bien-être de la population. « Cette mission est conforme à l’Etat providence, qui s’est développé à partir des années 1930, exerce non seulement des missions classiques de l’Etat mais, de surcroît, intervient dans le domaine économique et social64.

3.3. Les caractéristiques de l'Etat

Toute personne morale ou physique a ses traits qui la distinguent des autres. Il en est ainsi de l’Etat, pour se différencier des autres groupes sociaux, présente certaines caractéristiques, dont : la souveraineté, l’indépendance, le pouvoir politique institutionnalisé et fonctionnalisé etc.

Etant l’un des éléments constitutifs de l’Etat, le pouvoir politique a la primauté sur les autres éléments constitutifs de l’Etat. Dans l’Etat, « toutes les formes de pouvoirs convergent et s’affirment vers le pouvoir politique ».

OBOTELA, L. B. considère avec Maurice DUVERGER le « pouvoir politique comme étant, le pouvoir global exercé dans toute collectivité, groupe ou société globale, c'est-à-dire le pouvoir d’organiser cette collectivité, de la maintenir, de la développer, de la protéger contre toute sortes de mal environnemental, par opposition aux autres pouvoirs relatifs à chacun des secteurs particuliers dans lesquels se manifeste la collectivité en question65.

Il découle de ces considérations que le pouvoir étatique est au-dessus des autres pouvoirs qui puissent exister dans la société. Ainsi donc, l’Etat est titulaire du pouvoir politique et le pouvoir étatique est institutionnalisé.

a. l’Etat pouvoir souverain

Nous avons souligné plus haut que le pouvoir politique est une puissance dominante ou une puissance suprême absolue. Cette prérogative détermine la souveraineté du pouvoir étatique, qui exprime une indépendance complète de l’Etat à fixer ses institutions ou sa ligne de conduite en l’absence de toute intervention externe.

La souveraineté de l’Etat est envisagée à la fois sur le plan interne et externe au territoire national.

Envisagée sur le plan intérieur, la souveraineté de l’Etat signifie d’abord que l’Etat englobe tous les systèmes ainsi que tous les groupes se trouvant sur le territoire national, et que les autorités de tous les systèmes et de tous les groupes exerçant leurs activités sur cette portion du territoire

mondial, doivent se soumettre à son autorité. Cela signifie, ensuite que l’Etat a une compétence exclusive à l’intérieur des frontières de son territoire66.

Envisagée sur le plan extérieur, la souveraineté de l’Etat veut dire que « l’Etat agit librement sans avoir à suivre les directives ou les injonctions qu’un Etat tiers qui prétendrait lui imposer »67.

b. L’Etat pouvoir institutionnalise

L’absolutisme de la puissance publique conduit cette dernière à une reconnaissance par les règles juridiques. C’est ainsi qu’à l’autonomie du pouvoir politique correspond au point de vue juridique, son intégration dans la société politique même. C’est là précisément le caractère distinctif de l’Etat. Le pouvoir est rattaché dans l’Etat à la structure et à l’organisation68.

C’est cette caractéristique qui favorise la pérennité de l’Etat. Et justifie la phrase des juristes « Les hommes passent, les institutions restent ». Quoique les hommes dirigent l’Etat, celui-ci ne dépend pas d’eux.

Cependant en Afrique, l’Etat est né dans des conditions particulières ; lesquelles conditions ont donné à l’Etat ou aux Etats africain un caractère ou des caractères particuliers.

Raison pour laquelle nous passons à la section suivante consacrée à l’étude des Etats postcoloniaux africains.

Section2 : L'histoire de la colonisation de l'Afrique

Entre novembre 1884 et février 1885, un congrès international a eu lieu en Allemagne : la conférence de Berlin. A cette réunion, les grandes puissances européennes se partagent l’Afrique, et ce sera le début de l’ère de la colonisation de l’Afrique. A la fin des années « 50 » le colonialisme a basculé victime de confirmation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et c’est l’ère des indépendances qui s’ouvre. Cependant, ces Etats après les indépendances seront marqués par des caractéristiques propres résultantes de la colonisation. Pour ce faire, cette section s’appesantira sur trois axes : la colonisation de l’Afrique, les indépendances et les caractéristiques des Etats postcoloniaux.

§1 La colonisation de l'Afrique

A la fin du 19e siècle, les européens ont déjà exploré la majeure partie de l’Afrique. Ils ont dressé les cartes des fleuves, de lacs, des montagnes et ont multiplié les contacts avec les populations locale.

De retour dans leur pays, les explorateurs ont décrit les abondantes richesses naturelles du continent. Très vite, exploration et commerce ne suffisent plus aux européens. Ils veulent prendre le contrôle des territoires et des lucratifs marchés africains.69

En novembre 1884 et février 1885, un congrès international a lieu en Allemagne : la conférence de Berlin, durant cette réunion, les grandes puissances européennes se répartissent les territoires africains. Trente ans plus tard, l’Afrique est presque entièrement colonisée.

En effet, « la colonisation peut se concevoir » Comme une situation économique peu avancé dont le développement économique, politique et social est soumis à l’ensemble de rapports de dépendance dans lesquels elle se trouve obligatoirement engagée avec une ou plusieurs sociétés économiques avancées.70 Bien que les puissances européennes, voulant justifier la colonisation, aient eu pour mission avouée l’apport de la civilisation aux peuples d’Afrique, le but profond de leurs démarches et actions était la recherche des intérêts économiques pour la métropole.71 D’où, le paradoxe entre l’acte de Berlin et l’esprit de Berlin.

1.2.1 L'acte de Berlin

La conférence de Berlin faut-il le rappeler, s’est tenu du 15 novembre 1884 au 26 février 1885 au palais du chancelier allemand Bismarck dans la Wilhelmstrasse à Berlin, sur convocation de deux puissances allemande et française. Les représentants de quatorze pays européens et des Etats Unis ont pris part à cette rencontre qui avait pour ordre du jour « la liberté du commerce dans le bassin et les embouchures du Congo ». Trois points ont été abordés pour aboutir à d’importantes résolutions.72

a.

Le premier point portait sur la liberté du commerce dans le « bassin et les embouchures du Congo», il a été retenu l’idée de la création d’un « bassin

conventionnelle » plus étendue que le bassin géographique du fleuve et constituant une zone de liberté commerciale aussi large que possible.

b. Le deuxième point était relatif à la liberté de commerce et de navigation sur le fleuve Niger, des grandes querelles des souverainetés surgissent autour du Niger supérieur et du Bas Niger. Pour résorber ces querelles, le compris qui a été trouvé a consisté à ériger sur la zone litigieuse l’Etat indépendant du Congo, placé sous la souveraineté d’une association internationale.

c. Le troisième point était basé sur les « nouvelles acquisitions », il était question de détermination des modalités des futures conquêtes.

Il sera avoué dans l’acte de Berlin la mission civilisatrice de l’Afrique, c’est à dire que les puissances colonisatrices devaient apporter à leurs colonies la civilisation. Malheureusement l’esprit de l’acte révélait d’autres missions parfaitement éloignées de l’acte Berlin.

1.2.2 L'esprit de Berlin

C’est à Berlin que pour la première fois de son histoire, l’Afrique est sortie des cabinets des ministères de la Marine et/ou de la colonie pour être à l’ordre du jour d’une conférence internationale. Pourquoi cette brutale apparition du continent noir dans « la grande politique étrangère » des nations européennes ?

L’Europe vient de découvrir en Afrique un continent fabuleux comme l’Amérique et l’Australie suite à la découverte des diamants de l’Afrique du sud, des gisements de Kimberly et du merveilleux confluent de l’organe, du Vaal et de l’Harts.

Cette période coïncide avec la dépression économique des années 1870 en Europe qui aiguise l’impatience de la bourgeoise européenne à conquérir de nouveaux marchés et débouchés dans l’Afrique non encore exploitée.73 Cette Afrique que DUMONT considérait comme « un immense continent couvert des forêts, avec des sauvages que les européens devaient évangéliser ».74

En cette même période, la ruée des puissances colonisatrices sur l’Afrique crée une situation conflictuelle à l’embouchure du fleuve Congo du fait du très grand enjeu stratégique et économique que représentait cette région. Aucun prétexte ne pouvait être meilleur que cette situation conflictuelle pour convoquer une conférence au cours de laquelle les appétits coloniaux et économiques allaient se protéger le « gâteau africain ».

La conférence de Berlin est d’autant plus cynique qu’on fond, elle s’est essentiellement consacrée au partage de l’Afrique et n’a effectué le sujet censé l’avoir inspirée que pour la forme. C’est ainsi que la question de la traite des esclaves et celle relative au grands idéaux humanitaires ont été à peine débattues.75

Après toutes ces occupations par les colons, ces pays ont commencé à un moment donné à accéder à leurs indépendances, devenant aussi libres et souverains. A ce titre, l’ancien maitre quitte le territoire et laisse libre et souverain le peuple autre fois occupé dominé, exploité.76

§2 Les indépendances des pays Africains

La plupart des pays africains sauf Ethiopie, le Liberia et la Siéra Leone sont issus de la décolonisation et leurs frontières sont issues de la création de territoires coloniaux découlant de l’acte de Berlin en 1884-1885. Si l’Egypte acquiert son indépendance en 1922, il faut attendre les années qui suivent la seconde guerre mondiale pour voir en Afrique du Nord, celles de la Libye1951, du Maroc 3 Mars et 7 Avril 1956, de la Tunisie 20mai1956 et Au sud du Sahara, le soudan est le premier pays a proclamé la sienne1956. Toute fois, c’est celle du Ghana1957, pays encré au cœur du continent, qui soulève l’enthousiasme et l’espoir en raison des idées panafricaines de son leader, kwame Nkrumah. Vient ensuite en avant première1958, celle de la Guinée Conakry, avec le « nom » de Sékou Touré. Elle correspond à l’octroi de l’autonomie interne à la plupart des autres territoires français sauf Djibouti et les Comores qui accèdent à leur tour à l’indépendance en 1960.77

Jusqu’en 1964, c’est au tour des colonies britanniques qui ne sont pas habitées par une forte minorité blanche désireuse de conserver le pouvoir à tout prix. Les autres situés en Afrique australe, ne deviendront réellement indépendantes aux yeux de la majorité noire qu’après l’acquisition de l’égalité des droits « one man, one vote.

En 1975, une autre vague d’indépendance touche les pays lusophones, engagés depuis longtemps dans des guérillas meurtrières, les quels bénéficieront de l’éclatement d’une révolution en métropole révolution des OEILLETS causées en partie pour le maintien de l’ordre colonial.

[...]


1 SECK, C. Y., Afrique : le spectre de l'échec, Paris, L' Harmattan, 2004, P.11

2 DUMONT, R. cité par Kadony, N.K., L'introduction aux relations internationales africaines, Paris, l'Harmattan, 2007, pp. 14-15

3 DUMONT, R., L'Afrique étranglée, Paris, N.E.P, 1982.

4 SECK, C. Y., op.cit, p.22

5 SENGHOR, L.S., cité par TSHIMANGA, B.E., op.cit., p.7

6 FARES, Z., Afrique et démocratie. Espoir et illusion, Paris, L'Harmattan, 1992, p.15

7 BEAUCHAMP, C., démocratie, culture et développement en Afrique noir, Paris, L'Harmattan, 1997.

8 Williame, J.C., gouvernance et pouvoir, Paris. Ed. L'Harmattan, 1994, pp .112-114

9 SECK, Y.C., Afrique: le spectre de l'échec, Paris, L'Harmattan, 2004, p.6

10 KIKASSA, M.F., « l'Afrique subsaharienne et les objectifs du millénaire à travers le rapport 2002 du PNUD »

11 KALUMBA, M., la problématique de la démocratie importée en Afrique post-Bipolaire, Travail de Fin de premier Cycle, FSSPA, R.I, UNILU, 2001, p.

12 NGOIE, N., l'implication des grandes puissances dans le processus électoral de 2011 au Cameroun, mémoire de fin de deuxième cycle, FSSPA, UNILU, 2012,P.

13 ILUNGA, G., les fondements d'une nouvelle politique de développement à l'ère de la mondialisation démocratique, Mémoire en R.I, FSSPA, UNILU,1998, pp.3-4

14 DIOP, D., « 50 ans d'Independence: quelle renaissance pour les Etats africains? » Article, internet : http://www.cerium.ca/DIOP_DJIBRIL/

15 BEAUD, M., L'art de la thèse : comment préparer et rédiger une thèse de doctorat ou mémoire de la DEA ou d'une de maîtrise ou tout autre travail universitaire, Paris, La Découverte, 2001, p. 38

16 NSABUA, T.J., Séminaire de méthodologie de recherche scientifique en relations internationales, syllabus, destiné aux étudiants de 2e licence R.I, éd.2012, p.55

17 NSABUA, T. J., Nouveaux Etats en Relations Internationales, note de cours polycopiées destinées aux étudiants de deuxièmes licence R.I, FSSPA,UNILU,2013,p.8

18 KADONY, N.K., op.cit., p. 20

19 THEMA, Encyclopédie Larousse, Paris, Ed. La Rousse /HER, 2000, p. 322

20 CONIDEC, P. F., L'OUA trente ans après, Paris, KARTHALA,nndfn,, p.174

21 GRAWITZ, M., Dictionnaire Encyclopédique, Paris, LAROUSSE, 2001, p.389

22 PIAGET, J. cité par Grawitz, M., méthodes des sciences sociales, Paris, DALLOZ, 2001, p.15

23 KPLAN, A. cité par Grawitz, M., op.cit., p.15

24 NSABUA, T.J., op.cit., p.32

25 YEMEOGO, M., Repenser l'Etat africain : Ses dimensions et prérogatives, Paris, L'Harmattan, 1993, p.18

26 CHANTEBOUT, B., Droit constitutionnel et institutions politique, Paris, Armand, 1988, p.1

27 ESMEIN, Cité par MANDE, S., Conséquences de la personnification de l'Etat sur le processus démocratique, Lubumbashi, Ed. Talents, 2002, p.11

28 JELLINEK, Cité par MANDE, S., op.cit., p.12

29 KENGO, W. L., « Le leadership dans un Etat de droit », In Congo-Afrique, n°430, Décembre 2008, p.796

30 Robert, P., MICRO ROBERT : Dictionnaire du français Primordial, Montréal, Dictionnaire LE ROBERT, 1987, p.396

31 SMOUTS, M. C., Les nouvelles R. I. : Pratiques et théories, Paris, Presse de Science PO, 1998, p.39

32 MALBERG, Cité par MANDE, S., op.cit., p.8

33 EBOKO, F., DURKHEIN et l'Afrique contemporaine, Yaounde, RCSPO, 1996, p.8

34 KATOND, D., Vie internationales, Kinshasa, D.C. Printer, 2007, p.49

35 Idem, p.50

36 ESAMBU, M. A. J., Les relations internationales, syllabus, Ier graduat, R.I, UNILU, 2011, p.23

37 Le petit LAROUSSE illustré, Paris, Ed. LAROUSSE, 2007, p.392

38 KATOND, D., op.cit., p.52

39 ESAMBU, M. A. J., op.cit., p.25

40 ESAMBU, M. A. J., op.cit, p.26

41 BIYOYA, M. P., Théories et doctrine des relations internationales, Kinshasa, Lubumbashi, IPRIS, 2011, p.26

42 ESAMBU, M. A. J., Les relations internationales, Fascicules des étudiants de premier graduat en R.I., deuxième version, Lubumbashi, décembre 2011, p.26

43 MANDE, S., op.cit., p.10

44 MALBERG, C., Cité par MANDE, S., op.cit., p.10

45 MANDE, S., op.cit., p.11

46 Marx, K., Cité par MANDE, S., op.cit., p.7

47 NDABAREYE, N. T. et KADONY, N. K., « Socialisme scientifique et socialisme Africain : Divergence ou convergence. Essai de systématisation d'une théorie africaine de libération », Lubumbashi, Extrait des anales du CEPAL, n°13, juin 1989, p.9

48 NDABAREYE, N. T et KADONY, N. K., art.cit., p.10

49 MANDE, S., op.cit., p.8

50 MANDE, S., op.cit., P. 8

51 IDEM, p.9

52 YEMEOGO, M.,op.cit.,p.18

53 Internet : http://www.etudes-litteraires.eom/rousseau-contrat-social.php#ixzz2WCeUtuQE

54 MULUMBATI, N. A., Introduction à la science politique, Lubumbashi, Ed. AFRICA, 2010, p .338

55 THEMA, Encyclopédie LAROUSSE, Paris, LAROUSSE/HER, 2000, p.322

56 MULUMBATI, N. A., Introduction à la science politique, Lubumbashi, Ed. AFRICA, 3ième éd., 2010, P340

57 Internet : http//www.caim.info/

58 NSABUA, T. J., Cours de droit constitutionnel et institutions politiques, UNILU, FSSPA, Année Académique 2012-2013, p.18

59 KONDO, A., LAROUSSE, ENCYCLOPEDIE, Dictionnaire en deux volumes, Paris, Ed. LAROUSSE-Bordos, 1998, p.564

60 YEMEOGO, H., op.cit., P. 19

61 Internet : http///:www.caim.info/

62 Internet : http//:www.caim.info/

63 TERRAY, E., L'Etat contemporaine en Afrique, Paris, L'Harmattan, 1987, p.157

64 TSHIYEMBE, M., Géopolitique de la paix en Afrique médiane, Paris, L'Harmattan, 2003, p.20

65 OBOTELA, L.B., Le concept de pouvoir en sociologie politique, Lubumbashi, PUF, 2011, p.26

66 MULUMBATI, N. A., op.cit., p.358

67 MANDE, S., op.cit., p.16

68 MANDE, S., op.cit., p.17

69 Internet : http// : herodote.net/XIXe siècle-synthé

70 Dumont, R. cité par KADONY, N.K., « L'Afrique malade des ses impuissances en Relations internationales. Quel avenir au IIIe millénaire ? » In Cahier CONGOLAIS d'Etudes Politiques et Sociales, N°23, Juin 2000, p.198.

71 KADONY, N.K., art.cit, p.128

72 SECK, Y.C., op.cit, p.21

73 SECK, .C., op.cit., p.22

74 DUMONT, R. et Marie, F.M., op.cit., p.13

75 SECK, Y. C., op.cit. p.23

76 NSABUA, T. J., Nouveau Etats en Relations Internationales, syllabus, Deuxième Licence, R.I, UNILU, 2013, p.8

77 NANTET, B., Dictionnaire de l'Afrique, Paris, Ed. LA ROUSSE, 200, p.169

Fin de l'extrait de 214 pages

Résumé des informations

Titre
Les États postcoloniaux et la problématique de la démocratie en Afrique. Un bilan de 50 ans
Sous-titre
Analyse critique de la démocratie africaine
Cours
Relations Internationales Africaines
Auteur
Année
2013
Pages
214
N° de catalogue
V464718
ISBN (ebook)
9783668931053
ISBN (Livre)
9783668931060
Langue
français
Annotations
Douceur Kadony Mamboka est Licencié en Relations internationales, Doctorant à l'Université de Lubumbashi, il est Énarque et Administrateur Civil. Il compte six distinctions à son actif. Actuellement il est Directeur de Cabinet du Ministre Provincial de l'intérieur et Sécurité.
Mots clés
Développement- Démocratie - Afrique
Citation du texte
Douceur Kadony Mamboka (Auteur), 2013, Les États postcoloniaux et la problématique de la démocratie en Afrique. Un bilan de 50 ans, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/464718

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