Analyse du film - La belle et la Bête - de Jean Cocteau


Dossier / Travail, 1999

18 Pages, Note: 2


Extrait


Table des Matières

I Introduction

II Analyse
1. Le conte de fées et le film de Cocteau
2. Belle et ses sœurs
3. La comparaison de deux scènes
4. La danse et les effets spéciaux
5. La relation entre Belle et la Bête
6. Le film par rapport au conte de fées
6.1 La forme du conte de fées
6.2 Les différences
6.3 La dernière scène
6.4 Les trois mondes et la psychanalyse

III Conclusion
Bibliographie

I Introduction

Le film «La belle et la Bête» de Jean Cocteau[1] est un des films classiques du cinéma français. Il est tellement connu que le groupe Walt Disney s’en est servi comme base pour faire leur dessin animé „Beauty and the Beast“.[2]

J’analyserai «La belle et la Bête» en me concentrant d’abord sur l’image. Je voudrais montrer son importance dans ce film à l’aide des personnages, de la danse et des effets spéciaux. Après, j’aimerais montrer le développement de la relation entre Belle et la Bête et puis, comment Cocteau a gardé la forme du conte de fées dans son film. Là il faudrait éclaircir les différences entre le conte de Madame LePrince de Beaumont et le film de Cocteau, ainsi que la dernière scène. Finalement j’expliquerai l’interprétation psychanalytique de Bruno Bettelheim avant de faire ma conclusion.

II Analyse

1. Le conte de fées et le film de Cocteau

Le conte de fées «La Belle et la Bête» de Madame LePrince de Beaumont de 1756 a fourni la base pour le film de Cocteau, intitulé de la même façon. Elle n’est pas la seule à avoir fixé ce conte. Madame de Villeneuve l’avait précédée de 16 ans (1740) avec sa version beaucoup plus longue qui fait parti d’un rassemblage de contes comportant cinq tomes.[3]

Le film a été tourné tout juste après la Libération près de Senlis et en Touraine.[4] On ne tourna pas plus que cinq mois, du mois d’août jusqu’au mois de décembre 1945.[5] Ce film est marqué principalement par Jean Cocteau, qui était metteur en scène, scénariste et dialoguiste en une seule personne.[6] L’enfant prodige de la société parisienne, connu comme écrivain, cinéaste, dramaturge et poète, fumant de l’opium pendant des années[7] et entretenant une liaison amoureuse avec l’acteur principal du film[8], avait écrit le rôle de la Bête exprès pour celui-ci. Jean Marais jouait alors le triple rôle de la Bête, du jeune Avenant et du prince. Comme Belle figure Josette Day, actrice assez bien connue à cette époque.[9] Henri Alekan était responsable de la caméra, Christiand Bérard s’occupait du décor et Georges Auric de la musique.

La première eut lieu le 29 octobre 1946 à Paris. Le film a reçu plusieurs prix mais n’avait pas beaucoup de succès chez le public.[10]

Cocteau disait qu’il voulait faire un conte de fées sans fées.[11] Il cherchait a réaliser un conte plus réaliste que d’habitude tout en gardant la forme du conte:

„ [...] dem Märchen, wie die Menschen es empfinden wollte ich umgekehrt eine Art von Realismus entgegensetzen, der aus dem Unbestimmten kommen sollte, aus dem Nebel, aus Doppelbelichtungen und anderen unüblichen Methoden.“[12]

Il appelait ce réalisme, le réalisme magique[13]. D’après Cocteau, cela veut dire que: „Man spricht mit einem Bild, und dieses Bild spricht“, ou autrement dit «...ce qu’on voit, on le voit.»[14] La plus grande importance dans ce film appartient alors à l’image.[15] Une étude de deux thèmes suivera pour montrer comment Cocteau a réalisé cette prédominance de l’image sur les paroles.[16]

2. Belle et ses sœurs

Le premier thème est celui de Belle et ses soeurs. Déjà dans le conte il existe une remarquable différence entre Belle et ses sœurs qui souligne la bonté de Belle et la méchanceté d’Adélaïde et de Félicie. Elles (les sœurs) se croient supérieures et plus belles que leur sœur cadette. Leur méchanceté ne s’arrête pas à leur dégoût pour Belle, mais inclue aussi un comportement méprisant envers leur sœur qui s’apprête à faire le ménage toute seule. Elles la considèrent comme leur servante à elles.

La première fois que les sœurs de Belle sont montrées, elles se trouvent élevées sur une petite estrade (0,04). Cocteau nous les présente toujours sous un angle de caméra de bas en haut (que cela soit l’estrade ou bien les escaliers), afin de faire naître chez le spectateur l’impression qu’elles sont plus grandes que tout le reste, et pour démontrer en même temps leur aspiration vers une classe sociale plus élevée. En outre la position de la caméra et les gros plans, les sœurs de Belle font un bruit exagéré pour se faire remarquer ou pour faire remarquer leurs besoins, ce que Belle ne fait point. Aussi Belle, avant de rencontrer la Bête, n’a pas de bijoux, tandis que ses sœurs s’en ornent sans cesse et semblent de plus en plus ridicules.

Belle est tout à fait opposée à ses sœurs par rapport à la présentation. D’abord on ne nous montre pas son visage mais son reflet sur le planchet (0,07). L’angle de la caméra est très différent de celui qui nous présentait Adélaïde et Félicie. On voit Belle toujours d’une position élevée. Cela évoque une situation inférieure chez Belle, la rend plus aimable, plus sympathique que ses sœurs. Ses vêtements pauvres et le manque de bijoux renforcent encore cette impression. En somme, elle ressemble presque à la pietà d’une église italienne. Cela est peut-être la cause de l’orientation du décor. Cocteau, ainsi que Christian Bérad qui s’occupait du décor, s’est laissé inspirer par le peintre néerlandais Vermeer.[17] Alors il n’est pas étonnant du tout que Belle ressemble beaucoup à quelques tableaux du 17ème siècle peints par ce fameux citoyen de Delft.[18] Cette différence de l’angle de la caméra devient d’autant plus important lorsque Belle est montrée pour la première fois avec ses sœurs (le départ du père; 0.11). Tandis que les sœurs sont montrées du bas en haut, Belle est présentée du haut en bas.

Cette impression d’infériorité de Belle est détruite par l’emploi de la lumière. D’abord elle se trouve dans une ombre pour se trouver après (pour prononcer son vœu de la rose) en pleine lumière. Encore une fois ressemble-t-elle à une pietà italienne. Elle est presque divine, en tout cas différente.

[...]


[1] 1945, producteur André Paulvé, Copyright 1991 Editions René Chateau

[2] Courtesy of Buena Vista Home Entertainment, 1991

[3] Diederichs, Ulf: Who’s who im Märchen. p. 298

[4] Eder, Klaus (Hg.): Jean Cocteau. Kino und Poesie. p. 23

[5] Kihm, Jean-Jacques. Cocteau. p. 111

[6] Dubourg, Pierre: Dramaturgie de Jean Cocteau. p. 199

[7] Povert, Lionel: Dictionnaire Gay. pp. 135 et136

[8] Brown, Frederick: Ein Skandal fürs Leben. pp. 258/259

[9] Guillemot, Michel: Dictionnaire des films. Volume 1, p. 570

[10] Dubourg, Pierre: Dramaturgie de Jean Cocteau. p. 199

[11] Kihm, Jean-Jacques: Cocteau. p. 112

[12] Eder, Klaus (Hg.): Jean Cocteau. Kino und Poesie. p. 50

[13] Guillemot, Michel: Dictionnaire des films. Volume 1, p.440

[14] ebd. p. 440

[15] Dubourg, Pierre: Dramaturgie de Jean Cocteau. p. 205

[16] Eder, Klaus (Hg.): Jean Cocteau. Kino und Poesie. p. 45

[17] Eder, Klaus (Hg.): Jean Cocteau. Kino und Poesie. p. 23

[18] M1 et M2

Fin de l'extrait de 18 pages

Résumé des informations

Titre
Analyse du film - La belle et la Bête - de Jean Cocteau
Université
University of Hamburg  (Romanistik)
Cours
Sémiotique du film
Note
2
Auteur
Année
1999
Pages
18
N° de catalogue
V4622
ISBN (ebook)
9783638128353
Taille d'un fichier
530 KB
Langue
français
Mots clés
Film, Cocteau, Schöne und das Biest
Citation du texte
Thomas Grömling (Auteur), 1999, Analyse du film - La belle et la Bête - de Jean Cocteau, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/4622

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