"Germinal" d'Émile Zola: Une Analyse


Dossier / Travail, 2010

17 Pages, Note: 1,0

Anonyme


Extrait


1 Introduction

Jusqu’à nos jours, les auteurs du 19ème siècle jouent un rôle important dans la littérature et donnent une vue générale sur le développement politique et social en France et en Allemagne. Souvent, il s’agit d’une critique de la société qui aborde tous les aspects de la condition humaine.

L’un des principaux auteurs de ce siècle en France, est Émile Zola. L’œuvre littéraire traitée pendant le séminaire, est le roman Germinal, écrit en 1885, et qui se déroule entre 1866 et 1867. Cette œuvre n’est pas seulement connue en tant que « roman populaire », mais aussi comme patrimoine littéraire et sociologique[1].

Dans cet exposé je vais analyser les modalités prouvant son impacte particulier : je commencerai par l’analyse du titre de part son sens symbolique. Puis, je traiterai les autres aspects principaux du roman : à savoir les développements sociaux, politiques, religieux et artistiques du temps traités dans l’œuvre de Zola.

Enfin, j’analyserai le style d’Émile Zola pour faire ressortir les structures narratives, la dramatisation, la dynamisation de la représentation et la mise en scène collective.

2 Le Titre

Avant de trouver le titre définitif de son œuvre, Zola s’est penché vers des expressions plus proches : la Moisson Rouge, Sous Terre, La Grain qui germe, Le Sang qui germe ou la Misère qui germe[2]. Ces réflexions font allusion à la révolution et les conséquences des luttes violentes.

Zola a choisit Germinal lors de son séjour à Azin, en février 1884[3]. Le titre évoque le septième mois du calendrier révolutionnaire, avril, et donc la Révolution française. Cette évocation créée un parallèle avec les sept parties du roman : l’émeute parisienne du 1er avril 1795, soit le germinal an III, l’émeute de la misère. De plus, le sens symbolique est élargi au printemps, « la semence du futur germant dans les actions présentes »[4] et la poussée vers la lumière. En outre, le mot « germinal » contient presque toutes les lettres de « minéral », de galérien, de galerie, et que l’on entend « mine » comme l’annonce un roman sur celle-ci et les mauvaises conditions des mineurs[5].

Dans le sens positif, le titre est aussi une allusion à la naissance d’un monde nouveau : celui des mineurs, qui sont devenus des hommes comme le décrit l’Humanité.[6]

En conclusion, nous dirons qu’on ne peut nier que le titre « Germinal » tient un sens symbolique qui fait référence à l’histoire française violente mais aussi aux conditions inhumaines et brutales des mineurs. Ces réalités cruelles sont déjà transformées et annoncées par le titre de l’œuvre qui mérite une analyse détaillée présentée dans les sections suivantes.

3. Les Aspects Principaux du Roman Germinal

3.1 Les Aspects Sociaux

3.1.1 Le Socialisme

Le Socialisme dans Germinal est mis dans un contexte contradictoire : il y a d’un côté l’innovation capitaliste et de l’autre les réalités de la condition ouvrière.[7] Ces deux côtés s’affrontent pendant toute la narration. Le roman est écrit dans la perspective de cette dernière, du point de vue des mineurs. C’est pour cela que Germinal est aussi considéré comme un « roman prolétarien »[8]. Le premier dirigeant du socialisme est Étienne Lantier, qui est intégré dans la famille Maheu, qui appartient au prolétariat. Lantier sait vraiment parler aux ouvriers, il sait les convaincre de ses rêves de révolution et de ses idées de changement. Malheureusement, à la fin du livre, il se perd dans le système socialiste et il ne reste que des hésitations et des confusions.[9] Malgré cet échec, il réussit à devenir le leader des ouvriers à Paris[10] et de continuer ses rêves de fraternité et de justice.

Bien qu’Émile Zola ait connu le marxisme, il a ignoré le mouvement ouvrier de son temps. En réalité, il a substitué à la lutte des classes, la loi de la sélection naturelle[11]. Zola décrit une lutte légitime qui se termine certes en catastrophe. Le peuple est présenté comme force politique et malgré la fin tragique, celle-ci laisse apparaître un espoir : la promesse du renversement de l’Empire[12].

Finalement, les tendances socialistes du 19ème siècle qui ont été manifestées par le mouvement ouvrier, sont transformées par le prolétariat mineur du roman et spécialement par le personnage d’Étienne Lantier. L’auteur lui-même a dit du socialisme de Lantier : « Le socialisme de Lantier est un rêve […] d’autant plus séducteur qu’il monte plus haut dans l’impossible[13]. »

Malgré tout, Zola a compris qu’il existait des hommes qui étaient, de leur naissance à leur mort, les victimes de l’iniquité sociale[14].

3.1.2 Le Prolétariat

En général, Germinal dresse le tableau du mineur au travail, après le travail, lors des dimanches et de la « ducasse ». Particulièrement, Émile Zola décrit le milieu de la mine avec la famille Maheu, leurs amis et Étienne Lantier comme membre intégré. Ce milieu, qui est présenté dans le livre, est un monde bien particulier : la vie au fond et dans la mine[15]. Le travail au fond repose sur l’activité d’une équipe : quatre haveurs pour arracher le charbon, deux herscheuses pour le charger et le rouler[16]. La mine possède également des galibots, des moulineurs, des ouvriers de la coupe à terre[17]. Le travail est exténuant à cause de la chaleur des galeries et le salaire est maigre[18]: « […] il y a les dimanches et les jours de chômage […]. Jamais plus de neuf [francs], entends-tu »[19], dit la Maheude à Maheu, lorsque tous les deux comptent ce que la famille gagne vraiment par jour.

En outre, on peut observer que les personnages du prolétariat dépendent absolument de la Compagnie pour gagner leurs vies : souvent la Compagnie décide de payer le travail à part, ce qui diminue le salaire des ouvriers[20]. Malgré ces mauvaises conditions de travail et le maigre salaire, les mineurs ont le sens de la solidarité et l’esprit de sacrifice. Ils peuvent devenir des héros quand il s’agit de sauver des camarades ; comme Zacharie lors de la catastrophe du Voreux.[21] On peut conclure qu’il y a dans Germinal une sorte de misère et de servitude, mais aussi une grandeur de mineur[22].

D’autres conditions des mineurs sont décrites dans le roman, l’absence de vie de famille: on est entassé dans une maison trop petite[23]. Les membres de famille se retrouvent seulement le soir, les hommes boivent de la bière et les lecteurs sont invités à apprendre quelque chose sur les mœurs, par exemple qu’on élève un lapin pour les fêtes et on le mange avec des pruneaux[24].

En plus, il y a trois grands problèmes qui compliquent les vies des mineurs. Premièrement, le problème de l’hygiène : il y a beaucoup de personnes qui vivent dans une maison trop petite. Par exemple, les Maheu sont dix et vivent dans deux pièces. Les gens ont peu de viande à manger, ils sont obligés de se nourrir de beaucoup de soupe, il y a des nombreuses maladies et des déformations du corps. Deuxièmement, il y a le problème de l’enfance : les enfants des mineurs ne vont pas à l’école, ils travaillent. Ils descendent dans la mine à l’âge de huit ans et ils sont transformés en source de profit par leurs parents. Troisièmement, il y a l’absence de lois sociales : il n’existe aucune protection pour les mineurs parce qu’il n’y a pas de loi, ils dépendent de la Compagnie et ils peuvent être mis au chômage pendant tout le temps, ils sont exploités et obligés de se soumettre[25].

Le prolétariat des mineurs dans Germinal représente l’esclavage du 19ème siècle[26], mais malgré ces conditions inhumaines, ils gardent le sens de la solidarité et du sacrifice.

[...]


[1] cp. Émile Zola, Germinal (Paris: Flammarion, 2000) 18.

[2] Gérard Gengembre, Germinal d’Émile Zola (Saint-Amand : Gallimard, 2004) 31.

[3] ibid. Gengembre 31.

[4] cp. Denis Bertrand, L’Espace et le Sens. « Germinal » d’Émile Zola (Paris-Amsterdam: Hadès-Benjamin, 1985) 24

[5] cp. Gengembre 32.

[6] ibid. Bertrand 25.

[7] ibid. Gengembre 40.

[8] Andre Vial, Germinal et le Socialisme (Paris : Editions sociales, 1975) 74.

[9] ibid. Gengembre 44.

[10] ibid. Zola 578 s.

[11] ibid. Zola 503.

[12] ibid. Gengembre 68.

[13] cp. Henri Marel, Germinal: Une Documentation Intégrale (Glasgow : University of Glasgow, French and German Publications, 1989) 147.

[14] ibid. Bertrand 111.

[15] Richard A. Zakarian, Zola’s “Germinal“: A Critical Study of its Primary Sources (Genève: Librairie Droz, 1972) 147.

[16] ibid. Zola 69 s.

[17] ibid. Zola 71 s.

[18] ibid. Marel 222.

[19] cp. Zola 63.

[20] ibid. Gengembre 79.

[21] ibid. Zola 535.

[22] ibid. Zakarian 126.

[23] cp. Gengembre 79.

[24] ibid. Zola 195 s.

[25] ibid. Marel 221.

[26] cp. Zakarian 118.

Fin de l'extrait de 17 pages

Résumé des informations

Titre
"Germinal" d'Émile Zola: Une Analyse
Université
University of Osnabrück
Note
1,0
Année
2010
Pages
17
N° de catalogue
V213429
ISBN (ebook)
9783656415985
ISBN (Livre)
9783656416104
Taille d'un fichier
533 KB
Langue
français
Annotations
Mots clés
Émile Zola, Germinal, Analyse
Citation du texte
Anonyme, 2010, "Germinal" d'Émile Zola: Une Analyse, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/213429

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