La conception de l’amour dans « Le Scrupule ou l’amour mécontent de lui-même » par Jean-François Marmontel


Dossier / Travail de Séminaire, 2009

14 Pages, Note: 1,7


Extrait


Table des matières

1. Introduction

2. Contenu

3. Les personnages
3.1 La conception de l’amour de Belise
3.2 La conception de l’amour du comte
3.3 Comparaison: Conception de l’amour de Belise vs. conception de l’amour du comte

4. La morale de l’histoire

6. Bilan

7. Bibliographie

1. Introduction

Jean-François Marmontel est né en 1723.[1] Contrairement aux prosaїstes importants de la littérature française du XVIIIe siècle, il n’est pas issu ni de l’aristocratie ni de la bourgeoisie élevée, mais de la classe des artisans.[2]

Quand Marmontel avait environ trente ans, il a été contacté par le dramaturge Louis de Boissy ayant obtenu la rédaction du « Mercure de France ». Par contre, Boissy était dans des grands embarras car il lui manquait des articles convenables avec lesquels il pouvait remplir les pages de ce magazine. Il priait donc Marmontel désespérement dans une lettre de l’aider. Ainsi, Marmontel a écrit un conte et l’a fait publier anonymement dans le « Mercure ». Un nouveau genre littéraire a donc fait son apparition : le conte moral.[3] Ce premier conte a enregistré de grands succès ; c’est la raison pour laquelle Marmontel en a écrit encore quelques-uns. « Le scrupule ou l’amour mécontent de lui-même » était le troisième conte que Marmontel a fait publier en juillet 1756.[4]

Les « Contes moraux » sont devenus l’œuvre principal de Marmontel et ont été publiés dans une collection en 1761[5] qui a connue un des plus grands succès de librairie du siècle : Jusque l’an 1820, quatre-vingt-deux rééditions étaient nécessaires.[6] En plus, l’œuvre a été traduit dans plusieurs langues en très peu de temps, à tel point qu’il y avait vingt-trois éditions différentes en 1765.[7] Après avoir rajouté cinq nouveaux contes, Marmontel a abandonné le genre pendant presque vingt-cinq ans. Avec ces « Nouveaux Contes Moraux », écrits entre 1791 et 1792 et recueillis en un volume posthume en 1801, il est redevenu conteur en 1791[8], huit ans avant sa mort.[9]

Comme il s’agit particulièrement de l’amour dans « Le scrupule », je vais, après un résumé du contenu, analyser la conception de l’amour des deux protagonistes et les comparer. Ensuite, je vais me consacrer à la morale resp. l’intention du conte moral et finalement, je vais aborder la question de l’actualité du sujet.

2. Contenu

Le conte moral « Le scrupule ou l’amour mécontent de lui-même» commence avec Belise, la protagoniste, qui quitte le deuil de son époux avec soulagement. Elle est maintenant curieuse de l’amour et se réjouit de l’homme qui saura enflammer son cœur. Elle a beaucoup lu sur l’amour et y a beaucoup réfléchi. Pourtant, elle a peur d’une relation.

Belise fait sa première expérience avec un jeune Magistrat. Un jour, quand les deux sont tout seuls, ils ont une conversation très intime et le Magistrat tombe aux pieds de Belise. Malheureusement, un de ses genoux tombe sur une patte du chien favori de la jeune veuve et Belise en devient furieuse. Le Magistrat réussit à consoler le petit et celui-ci le pardonne ce malheur. Belise par contre ne le lui pardonne pas: Elle le prie de se lever et lui fait comprendre qu’elle n’a toujours senti que de l’amitié pour le jeune Magistrat, suite à quoi le Magistrat la quitte. Belise essaie de se persuader que son amour pour le Magistrat n’était qu’une imagination et qu’elle est heureuse que, par hasard, elle a été détrompée. Le fait qu’elle était furieuse prouve, pour elle, qu’elle aime plus le chien que le Magistrat ce qui est une épreuve du fait qu’elle ne l’aime pas.

Son deuxième amoureux est un jeune officier, Lindor, qui est rapidement appelé à la guerre. Il se tisse une correspondance vive entre les deux. Malheureusement, Lindor a un confident jaloux qui lui donne le conseil de faire passer une épreuve à Belise. Il doit lui écrire qu’il a perdu un œil; et il gage qu’elle lui conseille d’être patient et de l’oublier. Quand Belise lit cette lettre, elle est désespérée. Pourtant, elle se dit que Lindor n’en est que plus intéressant, qu’elle doit l’en aimer davantage et elle veut le rassurer avec une lettre. Lors de la rédaction, Belise a quelques difficultés. Après le dixième essai, Belise laisse tomber. Sa justification est qu’il ne faut pas prétendre des sentiments et que Lindor ne mérite pas d’être trompé: Lui, il compte sur une ame généreuse & sensible. Elle, cependant, n’est pas assez fière pour l’aimer. Elle lui écrit tout cela et remplit ainsi la prophétie de l’ami de Lindor. Bien entendu, Lindor est désespéré. Il répond la lettre en expliquant qu’il a seulement voulu mettre à l’épreuve l’amour de Belise. Quand Belise lit cela, elle décide de renoncer au monde et de se réfugier à la campagne.

A la campagne, un comte et philosophe vit dans le voisinage de Belise qui passe pour être sage. Belise lui demande son plan de vie, mais il n’en a pas : « Je fais tout ce qui m’amuse, je recherche tout ce que j’aime, & j’évite avec soin ce qui m’ennuye ou me déplaît »[10]. Le philosophe raconte également des paysans dont il a une opinion très haute. Belise est surprise d’apprendre que les paysans connaissent même l’amour. Il leurs a appris à donner à la terre ce dont elle a besoin. Ainsi, la terre devient fertile. Pleine d’enthousiasme, Belise devient paysanne.

Au cours du temps, le philosophe gagne le cœur de Belise. Au moment où Belise se rend compte qu’elle l’aime, elle commence à avoir peur que ce sera comme avec les autres, « un feu léger, une étincelle »[11]. Elle ne veut plus le recevoir, en argumentant qu’elle n’est pas faite pour un engagement solide ; qu’elle a « l’ame la plus légère, la plus inconstante qui fut jamais »[12]. Le comte la contredit et obtient que Belise commence à douter – finalement, les deux deviennent un couple.

Avec l’hiver, l’ennui arrive et Belise veut rentrer à Paris. Elle en informe le comte et lui dit aussi qu’elle ne l’aime plus. Meme si le comte la contredit, Belise soutient que « tous les lieux, tous les tems [sic] sont agréables avec ce que l’on aime. »[13]. Le comte dit que c’est comme cela dans des romans, mais pas dans la vraie vie. Il reste sûr que son amour existe toujours et est suffisant.

Ils vont quand même à Paris. Belise est insatiable et se livre à tous les divertissements possibles. Après quelques temps, Belise devient plus calme, et elle commence à nouveau à s’ennuyer. Les visites du comte sont assez rares et courtes. Quand Belise lui demande la raison pour son comportement, il lui répond qu’elle l’a déjà tant vu et qu’il est discret, que le monde a son tour et qu’il aura le sien.

Dans la suite, Belise compare tous les hommes avec le comte, et la comparaison est toujours à l’avantage du dernier: Elle s’avoue l’aimer et qu’elle serait heureuse si sa confiance en elle était fondée. Elle demande un rendez-vous au comte, mais celui-ci insiste pour la revoir qu’au retour de la belle saison. Dès ce jour, Belise se languit de lui, l’observe, est jalouse des femmes qu’elle voit avec lui etc. Un jour, elle ne supporte plus la situation et l’invite chez lui. A son arrivé, elle lui signale qu’elle veut rentrer à la campagne en lui disant : « O mon cher Comte ! (…) que ne vous dois-je pas ? Vous m’avez appris à aimer, vous m’avez convaincue que j’en étois [sic] capable ; & en m’éclairant sur mes sentiments, vous m’avez fait la plus douce des violences : vous m’avez forcée à m’estimer moi-même & à me croire digne de vous. L’amour est content. Je n’ai plus de scrupule, & je suis heureuse »[14].

[...]


[1] LAUßMANN, Dr. Sabine: « Jean-François Marmontel ». Ds.: JENS, Walter (Éd.) : Kindlers neues Literatur-Lexikon. Vol. 11. Frechen: KOMET 2001, p. 220.

[2] Dies.: p. 221

[3] GODENNE, René : Histoire de la Nouvelle Française aux XVIIe et XVIIIe siècles. Genève : Librairie Dioz 1970, p. 173.

[4] BUCHANAN, Michelle : Les « contes moraux » de Marmontel. Ann Arbor, Mich.: Univ. Microfilms 1965, p. 45.

[5] ACKERMANN, Kathrin : Von der philosophisch-moralischen Erzählung zur modernen Novelle: 'contes' und 'nouvelles' von 1760 bis 1830. Frankfurt am Main: Klostermann 2004, p. 19; LAUßMANN, p. 220

[6] ACKERMANN, p. 19

[7] LAUßMANN, p. 221

[8] BELLOT-ANTONY, M. : « Les constantes d’un genre. Le conte moral de Marmontel à Eric Rohmer ». Ds. : MAROTIN, François; Michel LIOURE; James AUSTIN (Éd.) : Frontières du conte. Paris : Ed. du Centre National de la Recherche Scientifique 1982, p. 79.

[9] LAUßMANN, p. 220

[10] MARMONTEL, Jean-François : « Le scrupule ou l’amour mécontent de lui-même. » Ds. : MARTIN, Angus (Éd.) : Anthologie du conte en France, 1750-1799 ; Philosophes et cœurs sensibles. Paris: Union générale d'éd. 1981, p. 136.

[11] Ders., p. 140

[12] Ders., p. 140

[13] Ders., p. 143

[14] Ders., p. 146

Fin de l'extrait de 14 pages

Résumé des informations

Titre
La conception de l’amour dans « Le Scrupule ou l’amour mécontent de lui-même » par Jean-François Marmontel
Université
University of Osnabrück
Note
1,7
Auteur
Année
2009
Pages
14
N° de catalogue
V147417
ISBN (ebook)
9783640583973
Taille d'un fichier
603 KB
Langue
français
Mots clés
Marmontel, scrupule, amour
Citation du texte
Xandra Fritz (Auteur), 2009, La conception de l’amour dans « Le Scrupule ou l’amour mécontent de lui-même » par Jean-François Marmontel, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/147417

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