Le rôle du personnage Tellmarch dans le roman Quatrevingt-Treize de Victor Hugo


Dossier / Travail de Séminaire, 2003

24 Pages, Note: 2


Extrait


Inhalt

0. Introduction

1. Le profil biographique de Victor Hugo

2. Quatrevingt-Treize
2.1 Le contexte
2.2 Le contenu

3. Le personnage « Tellmarch »
3.1 La caractérisation de Tellmarch
3.2 L’apparition de Tellmarch dans le roman

4. La fonction de « Tellmarch »
4.1 dans le conflit révolutionnaire
4.2 dans le conflit familial
4.3 dans le message qui est à transmettre

5. Bibliographie

0. Introduction

L’objectif de ce travail est l’examen du personnage « Tellmarch » pour exposer ses différentes fonctions dans l’œuvre « Quatrevingt-Treize » de Victor Hugo. Pour mieux comprendre les différents rôles de ce personnage dans les divers conflits exposés dans ce roman, on va d’abord rédiger un profil biographique de l’auteur (1.). Puis on va caractériser l’œuvre « Quatrevingt-Treize » (2.) en la mettant dans son contexte (2.1) et en exposant son contenu (2.2). Après avoir caractérisé le personnage de « Tellmarch » (3.1) et après avoir énuméré son apparition dans le roman (3.2), on pourra voir sa fonction dans l’ensemble de l’œuvre. Pour cela on distinguera sa fonction dans trois contextes différents: dans le conflit révolutionnaire (4.1), dans le conflit familial (4.2) et dans le message qui est à transmettre par cette œuvre (4.3).

1. Le profil biographique de Victor Hugo

Le 26 février 1802 Victor Hugo naît à Besançon comme fils de Sophie Trébuchet et de Léopold Hugo, qui a vécu la Révolution française comme vendéen « sans-culotte Brutus Hugo »[1]. Pendant que son père travaille comme général de Napoléon, Victor Hugo s’établit loin de celui-ci avec ses frères et sa mère, la royaliste « voltairienne »[2]. Après l’avoir envoyé à l’école primaire dès l’âge de deux ans, sa mère laisse lire l’enfant Victor n’importe quel livre dans le cabinet de lecture du « bonhomme Royal »[3] à Paris. A cette époque-là, Hugo s’élève donc tout seul en choisissant ses lectures au hasard. A l’âge de quinze ans il développe plutôt un intérêt pour les vers et les mathématiques et il se prépare à l’Ecole Polytechnique et au concours des « Jeux floraux »[4]. En mars 1819, l’Académie des Jeux floraux décerne au jeune poète deux récompenses, l’une pour l’ode Les Vierges de Verdun, l’autre pour l’ode Le Rétablissement de la statue de Henri IV. En 1820 Hugo crée le journal Le Conservateur littéraire et fait apparaître la première version du roman Bug-Jargal, dont la deuxième version apparaît six ans plus tard . Après son mariage en 1822 Victor Hugo fait publier son œuvre Han d’Islande en 1823 et Cromwell avec sa préface en 1827. Un an plus tard il écrit Marion Delorme, drame en vers, qui est d’abord interdit par la censure mais est autorisé par la Révolution en 1830. En 1829 suivent Les Orientales et Le Dernier Jour d’un Condamné. A la fin de l’époque de la Restauration en 1830, Hugo publie son œuvre Hernani, suivi par Notre-Dame de Paris et Les feuilles d’automne en 1831 sous la monarchie de Juillet. Puis il écrit Le Roi s’amuse en 1832, Lucrèce Borgia et Marie Tudor en 1833, Littérature et Philosophie mêlées et Claude Gueux en 1834, Les Chants du crépuscule et Angelo, tyran de Padoue en 1835. En 1837 il publie Les Voix intérieures, suivi par Ruy Blas en 1838 et Les Rayons et les Ombres en 1840. Avant d’écrire Le Rhin en 1842, Les Burgraves en 1843 et Quatorze discours en 1851, Hugo est élu à l’Académie française, après un premier échec. En 1845 il est nommé pair de France et deux ans plus tard le royaliste Hugo devient député de Paris à l’Assemblée Constituante et il fonde le journal L’Evénement pour préparer sa candidature à la Présidence de la République. Après avoir ordinairement voté avec la droite pendant des années, Hugo siège finalement à gauche de l’Assemblée Législative et devient un anti-clérical. A cause de sa participation au mouvement de résistance le 2 décembre 1851, Hugo est envoyé en exil où il reste jusqu’à l’âge de 68 ans. Entre 1852 et 1869 il se retire d’abord en Belgique, puis à Jersey et à Guernesey et y écrit ses œuvres Napoléon-le-Petit (1852), Châtiments (1853), Les Contemplations (1856), La légende des siècles I (1859), Les Misérables (1862), William Shakespeare (1864), Les Chansons des rues et des bois (1865), Les Travailleurs de la mer (1866), Paris et La Voix de Guernesey (1867) et L’Homme qui rit (1869). Après être revenu de l’exil en 1870 aux débuts de la Troisième République, Victor Hugo vit la guerre civile de 1871, qui l’inspire pour écrire L’Année terrible en 1872. Deux ans plus tard suit son œuvre Quatrevingt-Treize, qui représente le sujet de ce travail. Pendant la même année il publie Mes fils, suivi par Actes et Paroles (Avant l’exil, Pendant l’exil, Depuis l’exil) un an plus tard. En 1877 il écrit La Légende des siècles, L’Art d’être grand-père et Histoire d’un crime I, suivi par Histoire d’un crime II et Le Pape en 1878. Avant sa mort le 22 mai 1885 il écrit La Pitié suprême en 1879, Religions et Religion et L’Ane en 1880, Les Quatre Vents de l’esprit en 1881 et Torquemada en 1882, La Légende des siècles (III : Série complémentaire) et L’Archipel de la Manche en 1883.

Les principales publications posthumes sont La Fin de Satan et Théâtre en liberté (1886), Choses vues (1887), Toute la lyre (1888), En voyage : Alpes et Pyrénées (1890), Dieu (1891), En voyage : France et Belgique (1892), Toute la lyre : dernière série (1893), Correspondance : 1815-1835 (1896), Correspondance : 1836-1882 et Les Années funestes (1898), Choses vues : nouvelle série (1900), Post-scriptum de ma vie et Lettres à la fiancée (1901), Dernière Gerbe (1902), Océan et Tas de pierres (1942) et L’Intervention (1951).

2. Quatrevingt-Treize

2.1 Le contexte

Même s’il considère la rébellion comme légitime, la violence à l’époque de la guerre civile et de la Révolution française représente une difficulté pour le jeune officier Hugo[5]. A l’époque de la guerre civile il devient forcement témoin des crimes commis contre l’humanité au nom des droits de l’homme et de la liberté. Ceci évoque son intérêt fondamental pour la Révolution française et l’amène à demander les éléments qui renvoient aux événements de la révolution.

Il veut donc éclairer avec le recul de l’historien et l’anticipation du créateur l’époque de la Révolution française et surtout de l’année 1793, l’année de la Contemplation[6]. Tout cet épilogue est mis en forme dans l’œuvre Quatrevingt-Treize, qu’il a dans l’esprit depuis dix années au moins et qu’il a continuellement ajourné jusqu’à sa publication en 1874.

Dans cette œuvre Hugo revient à ses origines en mettant en scène le sergent Radoub, chef du bataillon du Bonnet Rouge, qui ressemble à son père, « sans-culotte Brutus », et la Fléchard, une paysanne inséparable de ses enfants, qui ressemble à sa mère, la « Vendéenne » Sophie Trébuchet[7]. Avec la mise en scène de l’époque vécut par ses parents, Hugo semble faire planer « un point d’interrogation » sur la nature et sur le sens du moment révolutionnaire[8]. Le message manifesté dans cette œuvre est donc une certaine justification de la violence révolutionnaire en exposant la responsabilité de chaque individu.

2.2 Le contenu

En traversant le bois de la Saudraie en Vendée, le bataillon du Bonnet Rouge trouve une femme dans la forêt, Michelle Fléchard, qui est en train de s’occuper de ses trois petits enfants. Ayant compris qu’elle vient de perdre sa famille en Vendée, le capitaine Radoub adopte les trois enfants et emmène les quatre individus avec son bataillon.

Après qu’il s’est enfuit de la Claymore, une corvette royaliste en mer, le marquis de Lantenac se cache dans la forêt car on a mis sa tête à prix. Comme le mendiant Tellmarch ne veut pas qu’on tue le marquis cherché par les Bleus, il le loge chez lui dans son carnichot. Le neveu de celui-ci, Gauvain, le chef des Républicains, se bat en Vendée contre les Royalistes dont Lantenac est le capitaine. Après que Lantenac a eu fusillé la Fléchard dans un combat entre le bataillon du Bonnet Rouge, l’équipe républicaine de Gauvain et les Royalistes, il emmène les trois enfants avec lui. Tellmarch trouve la mère de ces trois petits gravement blessée et la soigne chez lui. Quand elle a repris toutes ses forces, elle se met en route pour chercher ses trois enfants. Finalement elle les retrouve à la Tourgue, une tour dans laquelle Lantenac a enfermé les enfants pour assurer sa sortie vis-à-vis de ses ennemis, les Républicains. Comme l’équipe de Gauvain et de son ancien maître Cimourdain, qui est venu l’aider, ne réussit ni à trouver une échelle pour sauver les enfants de la tour, ni à laisser sortir le marquis de Lantenac, celui-ci met le feu à la tour. Mais puisqu’il éprouve de la pitié vis-à-vis des trois enfants dans la tour brûlante, Lantenac les sauve lui-même à l’aide des trois équipes ennemies. Finalement les enfants sont sauvés et réunis de nouveau avec leur mère guérie. Gauvain condamne son oncle Lantenac et celui-ci attend sa mort à la guillotine. Mais puisque Gauvain a enfin pitié de son oncle, il le laisse s’enfuir et meurt lui-même à la guillotine. En même temps son ancien maître Cimourdain se tue d’une balle dans la tête pour être près de son « élève » et leurs deux âmes s’envolent à la fin ensemble vers le ciel.

3. Le personnage « Tellmarch »

3.1 La caractérisation de Tellmarch

Tellmarch, qu’on appelle aussi le Caimand, le mendiant ou le Vieux[9], est un individu habitant en Bretagne loin de la société, loin de la civilisation, dans la forêt (« - Vous êtes du pays ? […] – Je n’en suis jamais sorti. »[10] ). Il se trouve en même temps loin de tout et au milieu de tout et ne se laisse jamais définir strictement.

Il est une personne considérée comme « inquiétante », « étrange » et « folle », parce qu’il ne participe pas activement à la guerre civile, mais aide les pauvres (« Visiblement, il n’avait pas sa raison, il ne s’embusquait derrière aucun buisson, il ne tirait de coup de fusil à personne. »[11] ). Les paysans des alentours ne l’aiment pas et l’excluent de leur communauté (« Il n’aimaient pas Tellmarch. »[12] ). On le tolère, mais il est suspect aux bleus comme paysan et aux paysans comme sorcier[13]. Cela en fait même plus qu’un homme isolé : il devient un homme évité.

De plus, il n’est ni jeune, ni vieux. Le Caimand a l’âge de quarante ans (« Voilà quarante ans qu’on m’appelle le Vieux. »[14] ), mais il semble être beaucoup plus âgé car ses jambes ne marchent presque plus ; au bout d’un quart de lieue il est las[15]. Il est vieux et lent ; il ne peut pas aller loin[16] et il a besoin d’un bâton pour s’appuyer dessus[17]. D’un côté il semble donc être vieux et faible mais d’un autre côté il est un individu très fort qui représente le protecteur des autres.

Il a un instinct naturel qui le conduit à protéger l’autre. Grâce à cet instinct il sauve la vie du marquis (« - N’y allez pas. – Et où voulez-vous que j’aille ? – Chez moi. »[18] ) et celle de la Fléchard (« … avec ses choses mystérieuses qu’on appelle « des simples », et, grâce à lui, elle vécut. »[19] ).

Ce vieillard ressemble en même temps à un homme dur (« Pourquoi serais-je une brute ? »[20] ; « - Quand pourrai-je m’en aller ? […] – Jamais, si vous n’êtes pas raisonnable. Demain, si vous êtes sage. »[21] ) et à une femme sensible car il éprouve plein d’émotions et réagit instinctivement sans beaucoup réfléchir (« …ce vieux homme avait des pensées de femme »[22], « Tellmarch avait pu crier, mais ne pouvait parler ; les émotions profondes sont ainsi. »[23], « Ces deux pensées se côtoyaient et, sans se le dire, se rencontraient peut-être, dans les ténèbres de la rêverie. »[24] ). De plus, il possède le cri caractéristique des femmes ou même des mères : « Tellmarch se dressa debout et cria d’une voix terrible… »[25].

[...]


[1] Yves Gohin : Victor Hugo, Presses Universitaires de France, Paris 1987, page 7

[2] Guy Robert : Chaos vaincu – Quelques remarques sur l’œuvre de Victor Hugo, Annales littéraires de l’université de Besançon, les belles lettres, Paris 1976, page 11

[3] Yves Gohin : Victor Hugo, Presses Universitaires de France, Paris 1987, page 9

[4] Internet : www.ac-strasbourg.fr/pedago/lettres/Victor%20Hugo/Communs/biographie

[5] Victor Brombert : Victor Hugo et le roman visionnaire, Presses Universitaires de France, Paris 1985, page 30

[6] Yves Gohin : Victor Hugo, Presses Universitaires de France, Paris 1987, page 65

[7] Yves Gohin : Victor Hugo, Presses Universitaires de France, Paris 1987, page 66

[8] Victor Brombert : Victor Hugo et le roman visionnaire, Presses Universitaires de France, Paris 1985, page 262

[9] Victor Hugo : Quatrevingt-Treize, Pocket classiques, 1998, I, 4, IV, page 105

[10] Victor Hugo : Quatrevingt-Treize, Pocket classiques, 1998, I, 4, IV, page 106

[11] Victor Hugo : Quatrevingt-Treize, Pocket classiques, 1998, III, 2, VI, page 256

[12] Victor Hugo : Quatrevingt-Treize, Pocket classiques, 1998, III, 2, VI, page 256

[13] Victor Hugo : Quatrevingt-Treize, Pocket classiques, 1998, III, 2, VI, page 260

[14] Victor Hugo : Quatrevingt-Treize, Pocket classiques, 1998, I, 4, IV, page 105

[15] Victor Hugo : Quatrevingt-Treize, Pocket classiques, 1998, I, 4, IV, page 106

[16] Victor Hugo : Quatrevingt-Treize, Pocket classiques, 1998, I, 4, VII, page 117

[17] Victor Hugo : Quatrevingt-Treize, Pocket classiques, 1998, I, 4, V, page 108

[18] Victor Hugo : Quatrevingt-Treize, Pocket classiques, 1998, I, 4, IV, page 102

[19] Victor Hugo : Quatrevingt-Treize, Pocket classiques, 1998, III, 2, VI, page 254

[20] Victor Hugo : Quatrevingt-Treize, Pocket classiques, 1998, I, 4, IV, page 103

[21] Victor Hugo : Quatrevingt-Treize, Pocket classiques, 1998, III, 2, VI, page 258

[22] Victor Hugo : Quatrevingt-Treize, Pocket classiques, 1998, III, 2, VI, page 259

[23] Victor Hugo : Quatrevingt-Treize, Pocket classiques, 1998, I, 4, VII, page 121

[24] Victor Hugo : Quatrevingt-Treize, Pocket classiques, 1998, III, 2, VI, page 257

[25] Victor Hugo : Quatrevingt-Treize, Pocket classiques, 1998, I, 4, IV, page 120

Fin de l'extrait de 24 pages

Résumé des informations

Titre
Le rôle du personnage Tellmarch dans le roman Quatrevingt-Treize de Victor Hugo
Université
Université Jean Monnet
Cours
Le roman historique
Note
2
Auteur
Année
2003
Pages
24
N° de catalogue
V134254
ISBN (ebook)
9783640425716
ISBN (Livre)
9783640424603
Taille d'un fichier
478 KB
Langue
français
Mots clés
Tellmarch, Quatrevingt-Treize, Victor, Hugo
Citation du texte
Jana Dietsch (Auteur), 2003, Le rôle du personnage Tellmarch dans le roman Quatrevingt-Treize de Victor Hugo, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/134254

Commentaires

  • Pas encore de commentaires.
Lire l'ebook
Titre: Le rôle du personnage Tellmarch dans le roman Quatrevingt-Treize de Victor Hugo



Télécharger textes

Votre devoir / mémoire:

- Publication en tant qu'eBook et livre
- Honoraires élevés sur les ventes
- Pour vous complètement gratuit - avec ISBN
- Cela dure que 5 minutes
- Chaque œuvre trouve des lecteurs

Devenir un auteur