Les années universitaires de Simone de Beauvoir

Analyse comparative de son autobiographie et de son journal intime


Dossier / Travail, 2009

12 Pages, Note: 1,7


Extrait


Sommaire

L’introduction

1 Les parents de Simone de Beauvoir

2 Maurice Merleau-Ponty

3 René Maheu

4 Conclusion

L’introduction

Dans les Mémoires d’une jeune fille rangée Simone de Beauvoir parle de « cette belle histoire qui était ma vie »[1]. Etant donné que ce livre est la première partie de son autobiographie, on peut se demander si elle y raconte sa vie sincèrement, car dans une autobiographie c’est l’auteur qui décide quelles informations au sujet du personnage principal, qui est lui-même, il donne aux lecteurs. En effet, on ne sait pas si l’on peut considérer tout comme certain. Déjà, les noms de certaines personnes n’existent pas, donc, quels autres éléments sont le résultat de l’imagination de Simone de Beauvoir ou quelles informations, s’il y’en a, s’est-elle abstenue de nous livrer?

Grâce à la décision de Sylvie Le Bon de Beauvoir, qui est l’enfant adopté de Beauvoir, de publier les Cahiers de Jeunesse[2] à l’occasion du centième anniversaire de Simone de Beauvoir en 2008, il nous est possible de comparer son autobiographie avec son journal intime. Peut-être y a-t-il des différences ?

En me fondant sur les Cahiers de Jeunesse, j’ai entrepris d’analyser ces deux versions de ses années universitaires entre 1925 et 1929. Sans aborder ses études elles-mêmes, je veux me concentrer sur l’aspect de quelques personnages de son entourage. Au centre de notre attention se trouvent Françoise et Georges de Beauvoir, les parents de Simone de Beauvoir, Maurice Merleau-Ponty, qui dans l’autobiographie, pour des raisons d’anonymat, est appelé Jean Pradelle et René Maheu, nommé Herbaud dans les Mémoires d’une jeune fille rangée.

Comme le nombre des faits qui concordent est innombrable, je vais me pencher surtout sur les différences entre l’autobiographie et le journal intime.

1 Les parents de Simone de Beauvoir

Françoise, fille d’un riche banquier de Verdun, et Georges Bertrand de Beauvoir, qui a étudié le droit, mais se passionne pour le théâtre, sont les parents de Simone. Comme la mère grandit au couvent des Oiseaux, elle élevait ses enfants de manière strictement catholique. Pour cette raison, Simone s’opposait souvent à ses parents, un fait qui aide à expliquer peut-être les faits suivants.

Ce qui est frappant dans les Cahiers de jeunesse, c’est que les parents n’apparaissent presque pas. Normalement, on estime que l’auteur confie des choses émouvantes dans un journal intime. Et comme dit Simone de Beauvoir dans les mémoires : « En revanche, mes rapports avec mes parents ne s’amélioraient pas », nous apprenons qu’apparemment il y avait des problèmes. Sylvie Le Bon de Beauvoir préface que « Rien ne va plus entre elle et ses parents, à la maison la tension ne cesse de montrer »[3]. Pourquoi n’en parle-t-elle pas dans son journal intime ? A-t-elle peur que ses parents lisent ces pages ?

Peut-être que ses parents étaient si présents dans sa vie quotidienne qu’elle a tout simplement oublié d’en parler. Puisque, parfois quand les choses sont trop banales, on les omet ou on ne les voit plus, parce qu’elles sont devenues ordinaires. Elle a dû s’en apercevoir en écrivant l’autobiographie et c’est ainsi que Beauvoir décrit des scènes comme la suivante :

« Il me reprochait de n’avoir pas le sens de la famille et de

lui préférer des étrangers. Ma mère admettait en principe

qu’on aimât mieux les amis qu’on s’était choisi que de lointains parents, mais elle jugeait excessifs mes sentiments pour Zaza. […] « J’ai passé chez Zaza. – Tu l’as déjà vue dimanche ! dit ma mère. Tu n’as pas besoin d’être tout le temps fourrée chez elle ! » »[4]

Dans l’autobiographie les parents apparaissent assez souvent, comme à la page 320, quand elle « fut reçue en philosophie générale. […] Mademoiselle Lambert exulta, mes parents sourirent ; à la Sorbonne, à la maison, tout le monde me félicita »[5]. Contrairement aux Cahiers de jeunesse, Beauvoir décrit même la réaction de sa mère quand elle rencontre Merleau-Ponty :

« Comme Pradelle me raccompagnait un jour à la maison, ma mère nous croisa ; je le lui présentai ; il lui plut : il plaisait. Cette amitié fut agréée. »[6]

En tenant compte de cette dernière phrase, on a l’impression que l’opinion de sa mère envers ses amis est énormément importante pour Simone de Beauvoir. Mais aurait-t-elle véritablement arrêté l’amitié affectueuse de Merleau-Ponty si Françoise de Beauvoir la lui avait interdite ?

[...]


[1] De Beauvoir, Simone : Mémoires d’une jeune fille rangée. Paris : Gallimard, 1958, 417.

[2] De Beauvoir, Simone: Cahiers de jeunesse. Paris : Gallimard, 2008.

[3] De Beauvoir, Simone: Cahiers de jeunesse. Paris : Gallimard, 2008, 13.

[4] De Beauvoir, Simone : Mémoires d’une jeune fille rangée. Paris : Gallimard, 1958, 295.

[5] De Beauvoir, Simone : Mémoires d’une jeune fille rangée. Paris : Gallimard, 1958, 320.

[6] De Beauvoir, Simone : Mémoires d’une jeune fille rangée. Paris : Gallimard, 1958, 324.

Fin de l'extrait de 12 pages

Résumé des informations

Titre
Les années universitaires de Simone de Beauvoir
Sous-titre
Analyse comparative de son autobiographie et de son journal intime
Université
University of Hamburg
Note
1,7
Auteur
Année
2009
Pages
12
N° de catalogue
V132728
ISBN (ebook)
9783640832200
ISBN (Livre)
9783640832743
Taille d'un fichier
502 KB
Langue
français
Mots clés
simone, beauvoir, analyse
Citation du texte
Madlen Albrecht (Auteur), 2009, Les années universitaires de Simone de Beauvoir, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/132728

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