La France face à son passé

Introduction

Un pays à une longue histoire

1.Quelle relation la France entretient-elle avec son histoire ?

Le passé Français : entre rois absolus, dictateurs et démocratie.

La France honteuse de son passé ?

La France prend conscience, surtout depuis les affaires Papon et Bousquet que des Français ont également collaboré.

La seconde guerre mondiale dans les livres d’histoire

2.Le mythe de la Résistance nationale

La Résistance française : présentation rapide.

Le mythe de la Résistance : Jean Moulin. la résistance, une institution française remise en question

Tous les français étaient-ils résistants ?

(Affaire Papon, Vichy, Pétain)

3.Les secrets de jeunesse de François Mitterrand

Mitterrand et sa place dans la résistance

Le passé parfois trouble du Président (Mazarine)

Conclusion :

La France se réveille douloureusement et commence a faire face à son passé parfois douteux.

Introduction : La France, un pays qui a une longue histoire

La France a une histoire riche qui a connu, avant la démocratie que l’on connaît aujourd’hui l’absolutisme, la dictature parfois rendue obligatoire par les évènements (Charles de Gaulle pour redresser le pays en 1944).

Pour comprendre cet argument, on peut regarder une rapide rétrospective des dirigeants de la France dans son histoire et on constatera que la démocratie et la dictature se sont régulièrement succédées.

Le meilleur exemple serait peut-être la période de 1789 à 1870.

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Le pays, conscient de son passé essayait jusqu’à la fin des années 60 d’oublier certains faits peu glorieux de son histoire qui ont resurgi dans l’actualité au cours des années 1980-1995. Ainsi, pour ne citer que quelques exemples, je pourrais vous parler de quelques personnages français ayant fait l’histoire de France malgré des actions parfois douteuses ou une attitude contestable¹ comme le Maréchal Pétain, le Général Charles De Gaulle , René Bousquet, Maurice Papon ou François Mitterrand.

Dans cet exposé, je souhaite ne m’intéresser qu’à l’époque d’après guerre et précisément au passé de François Mitterrand.

Je désire faire ressortir le malaise qui existait alors en France en m’intéressant à différentes affaires, puis je montrerai, que peu à peu, la France prend conscience de son passé et commence à en accepter les conséquence, à y faire face.

I. Quelle relation la France entretient-elle avec son histoire ?

Comme je l’ai déjà dit, la France est un pays qui possède une longue histoire. Elle est parsemée² au cours des siècles certes d’époques (ou d’événements) héroïques mais également entachée de faits honteux que les Français s’appliquaient jusqu’alors à refouler, voire à nier. Ces faits restent pourtant ancrés et deviennent des spectres.

Par exemple pour les faits honteux, on pourrait citer l’affaire Dreyfus qui déclencha presque une guerre civile en France.

Alfred Dreyfus, était un juif qui travaillait dans les services de renseignements est accusé en 1894 de fournier des renseignements à l’Allemagne. Il est dégradé et condamné á dix ans de réclusion. Il fut réintégré en 1906 est fait chevalier de la légion d’honneur.

La place de Napoléon III dans l’Histoire de France pose également problème aux Français.

En effet, il prôna la liberté puis s’imposa comme Empereur des Français et comme dictateur.

Le dernier exemple que je citerai est Philippe Pétain qui permit à la France de gagner la Première Guerre Mondiale mais collabora avec l’ennemi lors de la seconde sous le Régime de Vichy qu’il dirigea avant Laval.

L’acte qui lui est le plus reproché par les Français est la signature de l’armistice avec les Allemands en 1940.

Le spectre de Vichy en est certainement le plus important et ne cesse pas de planer sur les français, comme l’affirme Alain Duhamel dans un article :

« C’est l’une de leurs spécialités notoires : les Fran ç ais entretiennent des relations tumultueuses avec leur histoire. Ce qui vaut en r è gle générale s’applique tout particuli è rement à l’histoire la plus contemporaine. Le spectre de vichy ne cesse donc jamais de hanter la sc è ne politique. » ³

Dans un autre article intitulé « La France et la France »écrit par Bruno Frappat, on lit :

« un demi-si è cle n’aura pas suffi à la France pour porter sur son passéun regard lucide et juste. » Un peu plus loin dans l’article il écrit encore :

« Au cour des cinq derni è res décennies, la France est passéd’une vision « héro ï que » , mythique, de son passé(tous résistants) à une révision, que l’on peut dater de la fin de années 60, o ù s’est exprimée la mauvaise conscience d’un pays redécouvrant la réalitéde la collaboration active et surtout, l’ampleur de la l â chetéet de l’indifférence. »

Ce commentaire se rapporte particulièrement aux évènements de la seconde guerre mondiale, pendant laquelle certains Français ont collaboré sous le régime de vichy.

Ce thème est resté tabou pendant de nombreuses années, car les Français ne voulaient pas accepter ce fait.

Aujourd’hui, après diverses affaires, ils essayent de faire face à cette tache en recherchant d’anciens collaborateurs.

Ainsi, le 16 juillet 1992, François Mitterrand déclencha une polémique en déposant une gerbe⁴ devant le monument érigé à l’emplacement du Vel d’hiv.

Ce geste fut doublement interprété :

- les institutions juives ont approuvé ce geste. Elles on dit qu’il « valait condamnation de ce qui s’est passé durant cette période »
- les signataires du manifeste de juin 1992 réclamant la reconnaissance de la responsabilité de la France contre les persécutions et les crimes contre les juifs de France ont réagi vivement lorsque François Mitterrand a déclaré « qu’il ne fallait pas réclamé de compte à la république sur les crimes de Vichy »

Voici quelques titres de journaux de l’époque :

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L’affaire Bousquet

René Bousquet était en plus de l’ancien secrétaire général de la police de vichy, « un ami fidèle » de François Mitterrand.

Les deux hommes s’étaient rencontrés pour la première fois en 1949 et entretenaient une grande amitié.

L’ancien président de la République dira de cet ami :

« c’est un homme d’une carrure exceptionnelle, plutôt sympathique, directe, presque brutal » ,

« c’é tait un type intéressant, il est accuséd’actes insupportables, mais il est acquittépar la haute cour de justice. Je l’ai rencontre au moins dix ou douze fois. Je crois que j’ai cesséde le voir début 1986 quand a commencéà se répandre le bruit sur l’affaire du Vel d’hiv »

René Bousquet à été accusé de la déportation de 12352 juifs lors de la rafle du Vel d’hiv en 1942. ces personnes seront déportées vers des camps d’internements (Drancy) ou des camps de concentration d’Auschwitz.

Il parut en 1949 devant la Haute Cour de Justice pour cette raison et fut acquitté.

En 1986, lors de la relance d la polémique sur la rafle du Vel d’Hiv, l’affaire Bousquet resurgit et avec elle le passé gênant de son ami François Mitterrand.

Il fut assassiné en 1993.

L’Affaire déclencha un scandal qui reposait sur cette amitié et jetait un flou sur le passé de François Mitterrand qui avait entre autre plaidé en la faveur de Bousquet lors de l’épuration (Période qui suivit le Régime de vichy).

Les Français se sont alors aperçu qu’ils ne connaissaient pas si bien leur Président.

L’affaire Papon (1910- )

L’ancien Préfet de Gironde fut jugé en 1997 pour son rôle actif dans la déportation de plusieurs centaines de juifs.

La procédure judiciaire contre Papon dura 16 ans.

Le 2 avril 1998 il sera condamné à 10 ans de réclusion criminelle et à la privation de ses droits civiques pendant 10 ans.

(Cf. transparent verdict)

Au cours de ces deux procès, le nom de François Mitterrand sera nommé plusieurs fois, ce qui montrait une fois de plus que la France avait eu un passé complexe et que son président avait des choses à cacher.

Le régime de Vichy dans les livres d’histoire

Jusque dans les années 60, les élèves apprenaient que les allemands étaient les méchants et les Français les gentils.

Au fil du temps, la vérité fut réécrite et aujourd’hui les élèves apprennent qu’ils y avaient des Français collaborateurs et des allemands résistants.

Aujourd’hui ce thème douloureux est abordé en cours d’histoire et de philosophie.

II. Le mythe de la résistance

Lors de la seconde Guerre Mondiale, la France a été occupée par l’Allemagne nazie et s’est en partie organisée en réseaux contre l’envahisseur.

L’ensemble de ces réseaux s’appelait « la Résistance ».

Une autre partie de la France décida de collaborer avec les Allemands.

Longtemps, l’image des résistants était une image de héros, un mythe.

Le courage de ces hommes qui luttent au péril de leur vie en faisait des semi dieux. Pour les Français, toute la population était résistante et l’envahisseur nazi.

La collaboration resta très longtemps un thème tabou en France et il était inconcevable de penser que certains Allemands se soient allier à la cause française (par exemple Gerhard Leo à Toulouse)

Le Général De Gaulle dira à ce sujet : « il faut bien des mythes pour faire r ê ver les Fran ç ais »

Parmi les résistants les plus illustres figure Jean Moulin qui rempli à lui seul une grande partie de ce mythe.

Son action contre l’occupant est reconnu sans conteste par tous. En 1964, ses cendres furent déposées au Panthéon.

François Mitterrand fut également à partir de 1943 dans la Résistance.

Son nom était alors « Morlan »il s’occupe entre autre de rassembler d’anciens prisonniers. D’après ses propres propos, il était en fait jusque là un pétainiste convaincu et il ne reniera pas cette conviction. Il reçu pour son rôle dans la résistance un brevet de résistant. Une contradiction est cependant à voir : il avait également reçu la Francisque, la distinction décernée sous le régime de vichy à ses signataires. il ne cacha jamais ce dernier fait. Les Français acceptaient sans problèmes que le président avait à l’époque joué un double jeu pour favoriser son rôle de résistant.

Dans le journal « le point », Jean-François Revel écrit :

« A la fin de 1943 Mitterrand a si bien man œ uvre qu’il a mis dans ses mains les cartes nécessaires pour faire carri è re apr è s la guerre quel que soit le vainqueur. »

Ici encore, le double visage du dirigeant français est souligné.

Dans les années 90, ce mythe se brisa: des fonctionnaires, anciens ministres français étaient jugés pour leur rôle dans la déportation de milliers de gens alors qu’on les croyait « honnêtes » ( Maurice Papon possédait même une attestation de résistant !)

III. Les secrets de jeunesse de François Mitterrand

Les secrets de jeunesse de François Mitterrand sont en fait sa sympathie pour le Maréchal Pétain dont j’ai déjà brièvement parlée, son rôle plus ou moins confus dans la résistance (était-il uniquement résistant ?), son amitié pour des personnes qui furent jugées dans les années 1980-1990 pour des actes douteux.

Avant 1981, il s’employa à taire tous ces faits, de telle façon qu’on pourrait se demander aujourd’hui si, si les Français avaient appris cela avent 1981, il aurait été élu. On peut également dire que le Président s’est lui-même tiré un piège en désirant faire table rase et en s’affirmant face à son passé.

Il ne savait alors pas la tempête qu’il déclencherait.

En faisant face à son passé, il déclencha une prise de conscience du pays entier à laquelle certains habitants n’étaient pas encore prêts à répondre.

Les taches du curriculum Vitae de François Mitterrand

26.10.1916 naissance de François Mitterrand.

1934 il fréquente les milieux d’extrême droite et s’intéresse aux croix de feu

Il adhère au mouvement de jeunes des croix de feu, devient volontaire national au troisième secteur.

Pendant la seconde guerre mondiale, il est fait prisonnier. Apres plusieurs tentatives, il parvient à s’évader et se retrouve à Vichy, au contact du Maréchal Pétain qu’il admire 1943 il bascule dans la résistance sous le nom de « Morlan » sans nier sa sympathie pour le dirigeant de vichy.

Les services qu’il y effectuera seront exemplaires.

En 1943 il reçoit paradoxalement la francisque, haute décoration maréchaliste.

Juin 1946 Morlan veut se présenter aux élections législatives, il est appuyé par des sympathisant du maréchal qu’il connut en captivité (Pelat).

Il se présente au nom de RGR (RASSEMBLEMENT DES GAUCHES REPUBLICAINES) ce parti est de droite.

Il est élu dans le morvan.

Lors de la crise de décolonisation de l’Algérie il dira : « la rébellion algérienne ne peut trouver qu’une force terminale : la guerre. »

Ici encore, les Français entretiennent une relation difficile avec leur passé : ils ne veulent pas reconnaître que leur pays a également commis des atrocités en Algérie.

De 1954 à 1958, il entame une traversée du désert.

En 1958 il est battu aux élections.

En octobre 1959, il organise « le faux attentat de l’observatoire » afin de faire remonter sa côte de popularité dans les sondages. Il est alors poursuivi pour outrage à magistrat mais bénéficie d’un non lieu ainsi que ses agresseurs grâce à une loi d’armistice de 1966. 1981 il est élu président de la république.

Il sera réélu en 1988

Le bilan des « secrets » de Mitterrand

Financement occulte du PS.

Décoration par Pétain.

Les écoutes téléphoniques. Les maîtresses.

Le décès de nombreux de ses amis par crise cardiaque ou suicide.

Le faux attentat de l’observatoire.

Les mensonges sur sa santé.

Ses amitiés avec Bousquet et autres.

Le désir de tout faire pour créer une extrême droite puissante.

Le rainbow warrior.

Le sang contaminé.

Les mensonges en public lors de débats télévisés …

Conclusion

Pour conclure, je dirai que longtemps la France a mis son passé entre parenthèse, peut-être parce qu’elle en avait peur ou parce qu’elle en avait honte.

Aujourd’hui, le pays s’efforce de reconnaître ses erreurs.

Il ne peut certes pas les corriger, mais il peut en tirer des leçons pour l’avenir. La France relève doucement la tête face à un lourd passé.

1. « C’est l’une de leurs spécialités notoires : les Fran ç ais entretiennent des relations tumultueuses avec leur histoire. Ce qui vaut en r è gle générale s’applique tout particuli è rement à l’histoire la plus contemporaine. Le spectre de vichy ne cesse donc jamais de hanter la sc è ne politique. » ⁵

2. « un demi-si è cle n’aura pas suffi à la France pour porter sur son passéun regard lucide et juste. » Un peu plus loin dans l’article il écrit encore :

« Au cour des cinq derni è res décennies, la France est passéd’une vision « héro ï que » , mythique, de son passé(tous résistants) à une révision, que l’on peut dater de la fin de années 60, o ù s’est exprimée la mauvaise conscience d’un pays redécouvrant la réalitéde la collaboration active et surtout, l’ampleur de la l â chetéet de l’indifférence. »

3. « c’est un homme d’une carrure exceptionnelle, plutôt sympathique, directe, presque brutal » , « c’é tait un type intéressant, il est accuséd’actes insupportables, mais il est acquittépar la haute cour de justice. Je l’ai rencontre au moins dix ou douze fois. Je crois que j’ai cesséde le voir début 1986 quand a commencéà se répandre le bruit sur l’affaire du Vel d’hiv »

4. « A la fin de 1943 Mitterrand a si bien man œ uvre qu’il a mis dans ses mains les cartes nécessaires pour faire carri è re apr è s la guerre quel que soit le vainqueur. »

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¹ fraglich

² besät

³ Alain Duhamel, Le Point, numéro 1148, 17 Septembre 1994 page 34.

⁴ un bouquet de fleurs

⁵ Alain Duhamel, Le Point, numéro 1148, 17 Septembre 1994 page 34.